∞ PASSEPORT DU SORCIER

◗ nom : Autrefois, les de Barà étaient respectés et craints ; mais cette époque est révolue, et remonte trop loin dans l'arbre généalogique des de Barà pour qu'il soit évoqué. Désormais rien de moins qu'une famille au sang mêlé à celui de générations de révoltés, de moldus, et d'autres gens dont les géniteurs auraient préféré ne jamais avoir affaire. Originaires du fin fond du pays de Galles, ils ont longtemps prôné le soutient du vainqueur. L'histoire est sanglante, semée de chemins tortueux, car les de Barà étaient réputés pour avoir le sang chaud. Étaient. C'est moins le cas aujourd'hui... Désormais, c'est une famille déchue, réduite à seul deux êtres vivants, et ils se font discrets.◗ prénom(s) : Ce n'est pas un prénom commun, Keyne. Il signifie, en celtique, la beauté et la richesse. Il est le diminutif de Kenelm, mais rares sont ceux qui la connaissent assez pour la nommer ainsi. (et elle ne donne pratiquement jamais son prénom entier). ◗ surnom(s) : il est rare que les gens lui donnent un surnom ; après tout, elle a déjà un prénom bien assez court, et qui fait souvent office de surnom. ◗ âge du personnage : Elle est âgée de vingt quatre ans révolus, et elle a vu le jour à Newport, dans ce que les anglais appellent le pays de Galles. Il n'y a rien de particulier à ajouter ; sa naissance s'est déroulée sans incidents. ◗ nature du sang : Ce n'est, à ses yeux, que le dernier de ses soucis. Sa famille fut autrefois sang-pur, dans le temps du Moyen-Âge. Mais depuis, le sang pur s'est perdu, et ne forme plus qu'un mélange métisse de plusieurs générations de sorciers et de non-sorciers. Qu'importe son sang, elle n'est, de toute façon, qu'à moitié humaine. ◗ affiliation : Le choix fut difficile, tant son désir de s'éclipser et de se trouver loin de toute cette agitation était grand ; cependant, elle refuse de voir les principes qu'elle défends écrasés et les siens massacrés. Quand bien même elle est une victime, ça ne veut pas dire qu'elle ne peut pas se battre.◗ travail/occupation : Un tel talent pour les herbes est inné, chez les de Barà ; et Keyne a hérité du don de sa mère. C'est naturellement qu'elle s'est tournée vers la profession d'herboriste. ◗ épouvantard : Une cage. Enfermée dans le noir, enchaînée, entravée. Laissée pourrir là, jusqu'à ce que les âges passent, et que tout ne soit plus que poussière. C'est étonnant, non ? Ne devrait-elle pas craindre l'astre lunaire plutôt qu'une futile cage de fer ? Que nenni. Sa terreur d'enfermement et de privation de liberté dépasse sa peur lycanthrope. ◗ patronus : elle est le symbole de la féminité ; mais également, de par son aspect aquatique, elle représente le cycle lunaire. La loutre était également un lien entre le Grand Esprit et les habitants des tribus, chez les amérindiens. ◗pêle mêle d'informations complémentaire: A Poudlard, elle fut envoyée chez Gryffondor. Voyez ce que vous voulez là-dedans, elle, elle se fichait bien de sa maison, tant qu'on satisfaisait sa soif d'apprentissage. Ai-je donc besoin de préciser que Keyne est une jeune lycanthrope ? Mordue il y a quelque deux ans de cela ; elle a encore du mal à s'y faire, malgré les potions de tue-loup qu'elle ingurgite. Une cicatrice marque son homoplate droite, là ou le loup l'a mordue.

∞ INTERVIEW POUR LA GAZETTE

Bonjour, je suis journaliste pour la gazette du sorcier, et je vais vous poser une série de question. Vous allez devoir être honnête car il va falloir y répondre comme si vous étiez sous l’emprise de veritaserum, alors s’il vous plait, jouez le jeu et c’est parti pour cette interview !

◗ Vous ne vivez pas dans un trou perdu à ce que je sache alors laissez moi vous poser cette question qui me brûle les lèvres : que pensez vous de cette guerre ? Car oui, vous ne l’ignorez sans doute pas, nous sommes en guerre, on dit que les différents camps diffèrent sur leur position quant à la nature du sang. Donnez-nous donc votre avis sur cette guerre, et sur la façon dont elle vous touche (ou pas d’ailleurs) ? C’est comme si le ciel s’assombrissait. Sur son visage passe l’ombre, et ses yeux semblent comme deux coquilles vides. « la guerre. » sa voix semble si fragile, si douce, ainsi murmurée, non, ainsi susurrée. Elle entrouvre les lèvres, mais n’ajoute rien. Le silence s’éternise alors ; consciente, elle reprend la parole. « la grande tragédie de l’Homme. Vous voulez connaître mon sentiment ? » Soudainement, elle se tourne et vous fixe. Ses yeux océan vous transpercent, et vous y lisez une flamme ardente, et une colère si bien contrôlée. « je remuerait ciel et terre pour lui arracher la tête. Pour leur arracher leurs têtes, à tous. Sang-pur, sang impur… stupides humains. N’avons-nous donc rien de mieux à faire que de répandre du sang ? Si vous voulez savoir si je me battrais, la réponse est oui. Pour qui, allez-vous faire voir. »

◗ Intéressant, intéressant, je note. Votre camp, comment l’avez-vous choisi ? Par conviction, par pression, ou bien c’est parce que vous n’en avez strictement rien à faire des autres ? Elle glousse. A vrai dire, c’est terrifiant comme son. Elle manque de s’étouffer, se reprend. « comme si j’en avais rien à faire…. » Elle se lève, brusquement, et dévoile son épaule droite, et l’horrible cicatrice qui la marque. « j’ai une putain de vengeance à assouvir. Là. T’as ta réponse. » Et quelque chose, de sauvage, dans son regard, vous oblige à reculer. A nouveau, elle explose de rire. Elle se fout de vous. « Non. Rien à foutre. Je suis là parce qu’il est là. Même s’il ne le sait pas, et c’est tant mieux ainsi. » Énigmatique. vous ouvrez la bouche, elle vous coupe. « les liens du sang. »

◗ Ainsi, j’y vois maintenant plus clair, et je commence enfin à vous cerner. Ça a beau être la guerre, et quel que soit le camp dans lequel on se trouve on rêve tous d’un monde meilleur. Si vous devriez vivre d’espoir, comment aimeriez vous que soit votre vie dans dix ans ? Elle hausse les épaules. Toute sauvagerie a quitté la donzelle. Son regard repart au loin ; elle vous file entre les doigts, et s’échappe. « Je ne sais pas. » c’est presque un supplice murmuré, une prière adressée à quelqu’un que vous ne connaissez pas, mais dont elle semble voir de ses yeux vitreux. Ca vous donne d’autant plus froid dans le dos. « je ne m’imagine pas avec des enfants… non, pas avec ça. » elle insiste sur le « ça ». sa main vient doucement se poser sur son épaule droite, là ou vous savez que l’horrible cicatrice se trouve.

∞ MOLDU Y ES-TU ?

◗ pseudo / prénom : middle ages, laurine ◗ âge : 21 ans. ◗ avatar : marloes horst. note/commentaire votre réponse ici

∞ PASSÉ TROUBLE, AVENIR INCERTAIN

Jours de chaleurs, jours de soleil dans sa mémoire. L’ombre n’est pas là, l’ombre n’a pas accès. Les éclats de rire volent dans les airs. Le sourire, sur le visage, est éblouissant ; il éclipse même le soleil lorsque je me jette dans ses bras. Je ne suis qu’une gamine saluant le retour d’un membre de sa famille, qu’une gamine, à ses yeux, je resterai, toujours sa petite sœur chérie. Les brûlures sur ses bras, les éclats de pépites dans ses yeux bleus, la voix de mon autre frère. « bienvenue à la maison » lui murmuré-je dans le creux de ses bras. Et il sourit. La maison dans le sud de Newport, la pluie et le soleil du pays de Galles, le vol de l’aigle, la brise du vent. Mon cœur gonflé de joie. Ai-je réellement vingt ans ? Il me semble que non, que je me trouve, à nouveau, telle une petite fille, dans le berceau du cocon de son foyer. Ces jours sont teintés de nostalgie, d’une joie triste pourtant ; ils ne sont que trois dans le tableau. Que trois descendants d’une lignée bientôt éteinte. Ici, loin des aléas de la guerre, loin des aléas du monde. C’est un monde à part.

Blood. Le chuchotement gronde sous le crâne. Brûle, brûle. La blessure déchire l’esprit, ravage les souvenirs. Le hurlement franchit mes lèvres. L’air fou sur son visage, l’air de ceux qu’ont les prédateurs chassant une proie de goût. Ses yeux s’agrandissent, lorsqu’il réalise son erreur. Le sourire qui s’installe sur mes lèvres se veut triomphant. Et je lis dans le fond de ses prunelles sa haine, quand il comprend qu’il n’a pas eu le frère, mais la sœur. Et je ne bouge pas, à sa merci, à la merci de cette bête qui n’a plus d’humain le nom. Le cri de Cadfael, sa course. Ses mains qui interviennent, éloignant ma carcasse de ses crocs encore prêts à déchirer les délicates chairs. Un éclat vert, le sang sur mes mains, le corps sans vie du loup. La respiration haletante de mes frères, pantelants, et le champ de bataille. Newport, ville de chaleur. Newport, là ou gisent les souvenirs éperdus d’une gamine trop naïve. Ils se tournent vers moi, et je lis sur leurs visages la même horreur qui s’est emparée de mon esprit. Une vie pour une vie. Le tremblement de mes mains dépasse la maladie des moldus, et l’instant ou cette idée m’avait traversée l’esprit, me saute aux yeux comme l’acte d’une Folie. Les larmes dévalent d’elles-mêmes mes joues, l’ampleur de la malédiction m’écrasant de son poing. « tue-moi. » Guère qu’un murmure. Les yeux fixés sur la baguette de Cadfael. « Tue-moi ! » Il secoue la tête, la gorge nouée. Bordel, bordel, bordel ! « TUE-MOI ! » la terreur s’empare de chaque fibre de mon être, s’infiltre dans chaque recoin de mon esprit. « Keyne. » Tressaillement. Fael. Son timbre ne souffre aucune désobéissance, sa tristesse dissimulée derrière un mur qu’il a forgé de son esprit. Impassible. « Personne ne va tuer personne. On trouvera un moyen. » de t’enlever cette saloperie. En un instant, il est là, en un instant, dans ses bras.

Là. Là. Il gît dans son sang. Les genoux cèdent, ma carcasse se retrouve à terre. Mes mains s’enfoncent dans la terre, arrachent les touffes d’herbe. Nue, sur le sol de la forêt, les cheveux en bataille, les pieds écorchés, les mains bientôt dans le même état, et son corps, son corps devant moi. Les larmes se mêlent aux cheveux, et lorsque je repousse le tout en arrière, s’ajoute la senteur profonde de la terre. Le reniflement, la terreur, la tristesse. Merde. Qu’ai-je fait? Qu’ai-je donc fait? « Cadfael » c’est un grognement, rauque, qui sort de ma gorge, desséchée, désespérée. Je répète son nom, je hurle son nom. Jamais il ne répond. Il ne répond plus.
« Fael. » Le seuil de la porte. Son air surpris, la terreur, la colère, la tristesse, la haine. Je vois les émotions défiler sur son visage, je lis en lui comme dans un putain de livre. Et je me déteste. Puis, il se ferme. Il marche droit sur moi, s’empare du corps, l’étend sur le lit. Il revient vers moi, enserre mon crâne de ses mains. « ce n’est pas ta faute. » Il ajoute une ferme pression à chaque fois qu’il le répète, inlassablement. « c’est le Loup. Le Loup. » Jamais il ne flanche, alors que je ne suis que des monceaux de la sœur qu’il a connu. Il les rassemble, ces monceaux, et tâche de les souder ensemble à nouveau. Il devrait me détester ; il ne le fait pas. Il s’accroche.

Il est la Lumière. Je suis l’Ombre.

Il s’engage dans la guerre. Défendant fermement ses propres valeurs, celles de l’égalité.
Il s’engage là ou je ne peux le suivre à la lumière. Faisons-le dans l’ombre, là ou me rongent le plus les pires terreurs recluses dans mon esprit.
Je n’ai pas trouvé de moyen.