∞ PASSEPORT DU SORCIER

◗ nom : MACMILLAN; descendants de Ravenclaw, voilà ce que vous êtes. Briller par l'intelligence plus que par la pureté est votre mot d'ordre. Votre mot d'ordre à tous, sauf peut-être le tien. Tu n'as pas la famille en ton coeur mais l'honneur agrippé à ta peau tel une sangsue. Et cet honneur te rend malade. ◗ prénom(s) : RAVEN-SKYLAR OZ; Raven fait écho à votre ancêtre quand Skylar semble avoir été choisi initialement pour un garçon, tout comme Oz, symbole de bizarrerie. Tant d'appellations pour qu'on n'utilise finalement que le premier. ◗ surnom(s) : THE GHOST; un surnom que plus personne n'utilise depuis que tu as quitté Poudlard. Ca n'avait d'intérêt qu'à l'époque où cela te touchait, ce qui n'est plus le cas, n'est-ce pas ? On note également qu'OZ figure comme appellation lorsque tu te trouves avec des personnes que tu ne devrais pas fréquenter. Une sorte de pseudonyme "professionnel". ◗ âge du personnage : 23 ANS; née une froide nuit de 31 décembre, dans le manoir familial d'Angleterre. ◗ nature du sang : SANG-PUR; bien que cela ne semble pas avoir la moindre importance dans ta lignée. C'est un peu comme un accessoire de mode pour toi, ça ne sert pas de le porter toujours, mais ça a quelques avantages lors de certaines soirées. ◗ affiliation : MARTYRS; parce qu'à l'origine tu n'as pas choisis d'y participer. Tu t'y trouves, tout simplement, plongée dans un univers de dangers où tu ne cesses de tanguer. ◗ travail/occupation : STYLISTE; tu as du talent. Tu évacues les tensions au travers des divers croquis, de ces vêtements que tu créer, dans les tissus les plus précieux, dans les matières les plus nobles. Ce qui est sûr, c'est que rien n'y est donné. FOUINE; quiconque est capable de t'offrir un savoir que tu convoites peut obtenir à peu près tout de toi. ◗ épouvantard : MIROIRS BRISES; ils t'entourent, te dépassent, forment ainsi une pièce où s'enchaînent tes multiples reflets, tes multiples visages, qui tous, les uns après les autres, se brisent et fondent en larmes pour que tu ne sois plus que l'ombre d'une image. Un fantôme. ◗ patronus : CORBEAU; noirceur, secrets, mauvais présages, double jeu, double vue. Oiseau de malheur que l'on évite, ignore ou vénère selon les cultures, il représente le fond du tourbillon intérieur qui te remue. Et un corbeau dans le langage populaire n'est autre qu'un dénonciateur, une nuisance pour les secrets. ◗pêle mêle d'informations complémentaire: Un OUROBOROS est tatoué sur sa cheville gauche tandis qu'un CROISSANT DE LUNE apparaît sous ses côtes, à droite, outre cela, rien de particulier à signaler, si ce n'est un talent certain pour les potions et poisons dont tu ne fais que rarement mention.

∞ INTERVIEW POUR LA GAZETTE

Bonjour, je suis journaliste pour la gazette du sorcier, et je vais vous poser une série de question. Vous allez devoir être honnête car il va falloir y répondre comme si vous étiez sous l’emprise de veritaserum, alors s’il vous plait, jouez le jeu et c’est parti pour cette interview !

◗ Vous ne vivez pas dans un trou perdu à ce que je sache alors laissez moi vous poser cette question qui me brûle les lèvres : que pensez vous de cette guerre ? Car oui, vous ne l’ignorez sans doute pas, nous sommes en guerre, on dit que les différents camps diffèrent sur leur position quant à la nature du sang. Donnez-nous donc votre avis sur cette guerre, et sur la façon dont elle vous touche (ou pas d’ailleurs) ? « La guerre. Tout le monde n’a plus que ce mot à la bouche et moi je… je suis incapable de faire un choix. Je sais que choisir implique des conséquences. Je suppose qu’il est là, mon problème. Le fait est qu’il faudrait cesser d’être extrémistes dans tous les coins pour observer les actes, les options, avec un regard parfaitement objectif. Seulement l’Homme ne sait en aucun cas être objectif. Dans le fond, j’ai toujours rêvé de faire de grandes choses, de ne plus être le jouet de la Fortune. Mais est-ce que je devrais trahir les miens pour arriver à un semblant de pouvoir ? Je suis douée de ma baguette, je suis douée lorsqu’il s’agit de duper mon monde. On me croit jeune fille sage, respectable. Certains me connaissent des aspects plus sombres. Officiellement, je suis contre tout ce capharnaüm raciste. Officieusement… qui m’offre du savoir peut gagner mes services. L’intelligence n’est pas foncièrement dénuée de malice. Pourquoi le serait-elle ? La nature du sang m’est égale. Tout ce qui m’importe est la nature du savoir. »

◗ Intéressant, intéressant, je note. Votre camp, comment l’avez-vous choisi ? Par conviction, par pression, ou bien c’est parce que vous n’en avez strictement rien à faire des autres ? « Je n’ai pas de camp. Faut-il que je vous le placarde sur le mur ? Je suis un outil à acheter. J’ai toujours été un outil. Et je ne me suis engagée là-dedans qu’à cause de ma famille. L’on a jamais vu Macmillan agir de la sorte, je le sais, et c’est justement pour cela que je le fais. J’aimerais savoir être aussi sage que mes ancêtres, seulement j’ai été trop longtemps étouffée par ceux-là même que l’on vénère. Cette apologie du savoir n’a à mes yeux un sens que si elle sert les intérêts. Offrez-moi une nouvelle connaissance et je tenterai d’obtenir ce que vous désirez. »

◗ Ainsi, j’y vois maintenant plus clair, et je commence enfin à vous cerner. Ça a beau être la guerre, et quel que soit le camp dans lequel on se trouve on rêve tous d’un monde meilleur. Si vous devriez vivre d’espoir, comment aimeriez vous que soit votre vie dans dix ans ? « Dans dix ans. C’est tellement loin. J’espère me sentir moins seule et moins vide. J’ai beau savourer divers plaisirs, je sais que le plaisir n’offre pas le bonheur durable. Je crois que j’aimerais un homme capable de me comprendre autant que me surprendre. Je ne veux pas d’une existence monotone, dénuée de dangers. Je ne veux pas la vie de mes parents. Mais tout le monde se fiche de ce que veut Raven Macmillan, de toutes façons. Qui vivra verra. Que je survive à mes cauchemars intérieurs et je songerai peut-être à me ranger. »

∞ MOLDU Y ES-TU ?

◗ pseudo / prénom : Anonym.◗ âge : 20 ans. ◗ avatar : Barbara Palvin note/commentaire I believe I can fly & j'aime les chocogrenouilles fondus.

∞ PASSÉ TROUBLE, AVENIR INCERTAIN

« Raven ? Sors donc le nez de ce livre, veux-tu ? Nous avons des invités. » Elle n’a pas plus de quatorze ans, à ce moment là. Ses grands yeux bleus se fixent sur sa mère, et elle semble ne pas bien comprendre pourquoi elle lui inflige la corvée de ces soirées où tout un tas de personnes s’octroient le droit de lui marcher sur les pieds. Il faut dire que, si Macmillan est un patronyme respecté, leur héritière, elle, l’est bien moins. C’est une enfant si discrète qu’on en oublie bien souvent la présence. Elle n’est pas spécialement douce, ni spécialement froide. Elle n’est, dans le fond, pas grand chose. En dehors de se vouloir encyclopédie. Raven, le corbeau. Elle semble aussi mélancolique et sombre que cet animal. Un trait de caractère inné, comme si le spleen l’avait enveloppée dés son premier souffle, à sa première bouffée d’air. On ne l’entend pas, ne la voit pas. Elle se sent fantomatique. Ne vit qu’au travers des fières prunelles de son père. « Allons, ne me fais pas cette tête de Sombral. Ton père serait si heureux de te voir sourire, pour une fois… » Sybill n’avait jamais compris ce qui rendait sa seule et unique enfant aussi obscure, elle n’en avait jamais compris le silence, surtout. Car Raven ne parlait pas beaucoup. Non pas qu’elle n’en soit pas capable, car elle possédait une très jolie voix, mais elle n’aimait pas cela. « Je descends. » Ce serait sans doute le seul mot auquel elle aurait droit pour la soirée. Elle était ainsi. Désenchantée de nature. Pessimiste dans l’âme. Etait-elle réellement, foncièrement pessimiste ? Non, ça n’était pas vraiment cela. Elle se sentait simplement vide.

Sa mère la précéda dans le couloir du manoir, et ce ne fut qu’après avoir refermé le gros livre d’Histoire de la Magie pour le placer entre ses bras, serré contre sa poitrine, qu’elle consentit à rejoindre le vaste salon. Dans le hall trônait le portrait de Rowena Serdaigle, belle, gracieuse et digne ; ce portrait qui, depuis toujours, lui donnait l’impression d’être en constante surveillance. N’y a-t-il rien de pire pour une enfant que les attentes démesurées de ses parents ? Il était là, le problème de la jeune adolescente. Il portait l’illustre nom de son ancêtre. Elle ne serait jamais à la hauteur. Le silence de Raven était venu avec la compréhension de ce que l’on attendait d’elle, et jusqu’à son entrée à l’école de sorcellerie Poudlard, elle fut dévorée par la crainte de ne pas intégrer la maison des intellectuels. « Hey. Tu comptes parler cette-fois ? Tu sais, ils ne sont pas vraiment méchants, juste un peu bêtes. » La présence du garçon fit reculer Raven de quelques pas. Elle le regardait, éberluée, ses grandes billes claires le fixant comme si cela suffirait à le faire disparaître. S’il y avait bien une espèce avec laquelle Raven Macmillan ne s’entendait pas, c’était bien les garçons. A quatorze ans, quand le tout un chacun ne songeait qu’au flirt, elle s’enfermait à la bibliothèque et s’isolait, craignant que ces brutes épaisses ne l’approchent encore. Il fallait dire que l’innocence dont elle était empreinte avait une fâcheuse tendance à en faire la cible de diverses moqueries. Mais était-ce sa faute, si elle était maladivement timide ? « Je-Je n’aime pas parler. Je préfère écrire. » répondit-elle finalement, baissant le visage afin que ses longs cheveux dissimulent la rougeur naissante de ses joues, son embarras, sa gêne, pire encore, son angoisse. Il faut dire qu’avoir été jetée dans le lac en deuxième année lui avait appris à craindre la brutalité de pas mal de monde.

« Macmillan ! » Elle se fige. Ses pas se stoppent brusquement au beau milieu du couloir de l’école de sorcellerie. Elle semble vouloir s’effacer, encore. Disparaître, même. « Ne crois-tu pas qu’il serait temps de vivre ? » Elle se retourne timidement, croisant le regard du jeune homme. Il est son aîné de plusieurs années. Et elle est tout bonnement terrorisée par son timbre grave et terriblement… attirant. Être sociable n’est pas tellement le genre de la demoiselle. Ses traits sont délicats. Ses forment sont gracieuses. Mais du haut de ses quinze ans, elle ne semble pouvoir posséder aucun charisme. Aucun. Translucide. Invisible. Fuyante. N’a-t-elle pas le droit d’avoir la paix, d’être oubliée ? On attend d’elle les meilleurs résultats, le savoir, la répartie. On attend trop de choses d’elle. De cette petite chose qui se sent insignifiante et laide. « Je… c’est que… hé bien… » Il s’est approché, et elle tremble presque. Est-ce de la terreur ? Elle ne sait pas tellement. Il est différent de tous les autres, dégage une autre sorte d’aura. Une saveur sombrement sensuelle qui la ferait défaillir au moindre mot si elle n’était pas déjà sur le point de succomber à une attaque cardiaque tant elle a peur d’un mauvais tour. « Je pourrais t’appendre, tu sais… » C’est un souffle à son oreille. Un souffle qui allait changer sa vie.


« Je ne suis pas Rowena Ravenclaw ! Je ne le serai jamais ! » Goûter au fruit défendu la changea du tout au tout. Ou presque. Elle avait appris de ce sombre garçon. Elle avait savouré des plaisirs jusque là inconnus, mais surtout, elle semblait avoir éclos. Une rose avait vu ses épines se détacher de son cocon protecteur pour attaquer les problèmes en profondeur. Elle ne pouvait plus vivre ainsi, elle ne voulait plus être l’enfant décevante de parents qui demandaient la lune. Elle savourait cette rébellion sous les yeux éberlués de ses parents, muets de surprise, circonspects. Depuis quand leur fille était-elle aussi bavarde ? « J’en ai assez d’avoir son portrait sous le nez comme une fatalité. J’ai la sensation de vous décevoir depuis des années et vous ne voyez rien parce que vous êtes trop occupés ! Je suis un être humain, maman, pas un cas. Je suis ta fille, pas une patiente ! » D’aussi loin que Sybill et Merlin se souviennent, ils n’en avaient jamais tant entendu de la bouche de Raven. Un instant, sa mère se dit que le silence était peut-être moins douloureux. Sa petite merveille s’était brutalement transformée, passant de l’adolescente introvertie et incapable de se mettre en valeur à une presque femme dont la beauté se révélait incontestablement. « Enfin Raven tu sais très bien que… » « Non je ne sais pas ! Tu ne sais me faire que des reproches ! » « Raven-Skylar Oz Macmillan, je ne tolèrerai pas un tel comportement sous mon toit ! » La voix paternelle prenait le pas sur toutes les autres, grave et autoritaire, si bien que la sorcière retourna bien vite vers son légendaire mutisme. Elle n’avait pas même le droit de se révolter, comme tous les adolescents, sans voir dans leur regard l’ombre de la déception planer. « Monte dans ta chambre immédiatement. » Ce qu’elle fit sagement. Le beau brun quittait Poudlard à la fin de l’année, et la jolie Serdaigle savait combien sa vie redeviendrait morne et triste après son départ. Qui a dit que l’instruction évitait l’influence d’autrui ?


« Toujours sur tes croquis ? » Elle hoche la tête. Raven a beau avoir vingt-trois ans, elle n’en reste pas moins sous la coupe parentale. La famille avant tout. Et l’on ne pouvait pas vraiment dire que l’ancienne élève de Poudlard soit proche de fonder une famille, alors, à défaut de satisfaire les attentes, encore et toujours, elle dessinait. La solitude lui avait offert quelques talents artistiques durant son enfance, puis son adolescence, et elle s’était décidée à en faire quelque chose. C’est ainsi que Macmillan ne devint pas chercheuse, savante, professeur, mais styliste. Au grand dam de Sybill qui trouvait cela un brin trop futile. Mais il fallait pardonner à la jeunesse d’être jeune. Ce qu’elle pardonnait moins, en revanche, c’était le caractère ambivalent d’une fille qui ne lui laissa jamais passer le fait qu’elle voulu toujours diriger sa vie. Après avoir obtenu ses Aspics, Raven s’était décidée à ne plus se laisser marcher sur les pieds. Elle avait renoué avec le monde, tenté de se forger une image de parfaite héritière, pour profiter au mieux de son existence au nez et à la barbe de tous. Double jeu ? Une sorte de liberté volée, grisante. Qu’importe les idéologies, Raven n’avait pour volonté que l’assouvissement de ses désirs, de ses rêves, la soif de savoir. La plume avant l’épée. Etait-ce moralement condamnable ? Oui. Mais elle assumait. Elle assumait parce qu’elle avait choisi en toute connaissance de cause. On se souvenait toujours de la petite fille triste du coin de la bibliothèque, on se souvenait encore mieux du nombre de fois où elle s’était retrouvée bouc émissaire, mais quand on avait ce sourire délicieux en face de soi, que l’on se perdait dans ses immensités bleutées, et surtout que l’on détaillait ses courbes délicieuses, l’on parvenait à tout lui passer. C’était ça, le secret. Jouer de caractères divers et variés, jouer sur tous les tableaux pour n’être jamais totalement cernée, jamais trop mystérieuse. Du potentiel. De la sournoiserie. Des roses, des épines, des morsures, du venin. Elle-même ne sait plus, au fond, qui elle est, qui elle n’est pas. La guerre est pour elle un Enfer de complications, et agir pour le mieux devient de plus en plus incompatible avec le fait d’agir pour son propre avenir. Il faudra pourtant que miss Macmillan prenne un jour une décision. « Tu devrais descendre. » « Non. Je travaille. Et aucun de vous n’a réellement envie de ma présence. « Avec ton père l’on s’est dit que tu avais peut-être besoin… de quelqu’un dans ta vie et… » « J’ai simplement besoin de savoir qui je suis pour trouver la personne qui conviendra. » On ne s’épanouit pas facilement, sous le regard omniprésent d’une illustre ancêtre.