+ chapter one : you're a wizard
Ce bout de papier représente tout pour toi et tu es fier, tellement fier que tu restes un moment seul, devant cette fameuse lettre dont on te parle depuis déjà des années. Tu la tiens d'une façon précieuse, n'osant presque pas la toucher de tes doigts par peur qu'elle se dissolve par ce contact. Tu es fasciné. Fasciné par ce que ça signifie. Tu avais tellement peur d'être un cracmol, d'être un de ces êtres dont te parlait ton père avec dégoût à table ou quand il te menaçait presque à chacun de tes anniversaires qui menait inexorablement à tes onze ans. Et puis tu réalises. Tu sens une bouffée de joie monter en toi et exploser. Oubliant toutes les convenances qu'on t'a apprit depuis que tu es petit, tu dévales l'escalier en un rien de temps, te moquant de ta mère qui commence à jurer. Quand tu l'aperçois enfin, tu te calmes et arrêtes de courir. La porte en bois massif a toujours cet effet sur toi, ça t'impressionne et fait monter en toi une peur sourde et profonde. Le bureau de ton père. La lettre contre ton coeur, tu frappes timidement.
« Entrez. » La voix froide et impétueuse de ton père viendrait même à te faire frissonner de la tête aux pieds. Mais cette fois, tu sais que tu n'auras pas à subir les foudres de ton parternel. Cette fois, ce sera sans doute la première fois que ton père aura un geste à ton encontre. Les yeux inquisiteurs de ton père sont déjà fixés sur toi, à la recherche de la moindre erreur, et quand il se fixe sur la lettre que tu tiens, il renverse sa chaise et te saisis par les bras en te secouant.
« Poudlard ? » Tu hoches la tête, encore inquiet des réactions impulsives de ton père. Pourtant, tu décèles quelque chose que tu n'avais jamais vu auparavant. De la fierté. De la joie. Un sourire.
« Gillian ! Adriel va à Poudlard. Tu sais maintenant ce que je vais faire. » La dernière phrase que tu entends te glace le sang. Littéralement. Que va-t-il faire ? D'un air absent, tu le vois se redresser, l'air soudainement sérieux et aller fermer la porte, à clef. Le regard dans le vide, tu devines aisément que ton Mars Fawley a des projets pour toi, et dire non ne sera d'aucune utilité. Tu n'es qu'un pantin entre ses doigts, et quand tu te sens poussé au milieu de la pièce, tu te laisses faire. Tu te sens tellement las pour un gamin de dix ans à peine que cela t'amuserait presque. Quand ton père revient dans ton champ de vision, c'est pour t'annoncer son projet.
« Tu sais que j'apprécie beaucoup tes aptitudes et ton caractère. C'est pourquoi j'ai.. comment dire ? Décider que tu seras un être spécial. » Un être spécial. Ces trois mots éveillent un toi une alarme. Tu te sens en danger plus que jamais alors que tu es ici chez toi, avec ton propre père. Vraiment, la vie a un sens d'humour noir ou déplacé. Sans t'en rendre compte, tu serres les dents, conscient que ton père fait exprès de durer le suspens. Car il sait. Oh oui il sait que tu ne sais absolument pas de quoi il parle, du moins en apparence. Tu as assez lu de bouquins provenant du monde magique pour savoir à quoi il fait référence. Car tu es déjà un sorcier, cette lettre le prouve. Ce qu'il entend c'est ces sorciers doués de plus de pouvoir comme les legilimens ou métamorphes. Tu veux lui faire plaisir, malgré ça. Sachant très bien que ta vie sera un cauchemar à partir de ce moment précis.
« Que voulez-vous dire, père ? » Tu as réussi ton coup. Ton père aborde un sourire plus que satisfait, et son regard. Son regard quasiment fou d'ambition. Tu en reculerais presque mais tu sais que ce geste serait puni, sévèrement. Un Fawley n'a pas peur. Absent, la réponse de ton père se répercute sur toi, comme un boulet de canon.
« Je vais faire de toi un animagus. » Tu es fini.
+ chapter two : the beginning of the end
Tu n'aurais jamais imaginé la gare qui mène à Poudlard comme ça, même avec toutes les descriptions que tu as eu de ton grand frère et de tes parents. Et si tu préfères faire attention aux petits détails de cette fichue gare, c'est sans doute pour ne pas penser à cette cérémonie de répartition que tu crains tant. Tu veux finir à Serpentard et tu le dois. Tu ne veux surtout pas terminer à Gryffondor avec tous ces traîtres et sangs de bourbe. Et pourtant, même si tu finissais là-bas, cela ne pourrait pas être pire que ce qu'est devenu ta vie ces derniers temps. Un véritable enfer. Depuis que ton père avait décidé de faire de toi un animagus, les séances dans son bureau ne se résumaient qu'à des tortures infligées par la baguette de ton paternel, mécontent que tu n'arrives à rien pour le moment. Ce simple souvenir suffit à te faire frissonner mais tu te gardas bien la peine de le montrer. Parcourant les vagons du train des premières années, tu remarquas avec désappointement que tous les compartiments étaient pris. Dommage pour toi qui souhaitait être un peu seul avant ce "grand moment". Marquant une pause devant un de tous ceux pris, tu ouvris la porte, pris d'une certaine pulsion et alla directement t'asseoir devant la fille occupant les lieux. D'un air arrogant et dédaigneux - autrement dit ton air habituel - tu la trouvas directement à ton goût. Encore faut-il qu'elle soit de sang pur.
« Comment tu t’appelles ? » Un vrai gâchis si elle était de sang mêlé ou pire. Vraiment. L'étudiant sans te déranger, son attitude te déboussola. Tu la vis froncer les sourcils, mécontente. Elle allait te répondre d'une trèès mauvaise façon et cela te fâchait.
« Cette place est prise. » Mauvaise réponse. Cela commençait bien ! Au fond, tu commencerait même à penser qu'elle n'est vraiment pas de sang pur, ou au contraire si et que sa réaction était totalement justifiée si elle pensait la même chose que toi. La moindre des choses aurait été de répondre amicalement ou d'une manière neutre. C'était mal te connaître. Dédaigneux, ton sourire s'allongea avant que tu ne lui ricanes à la figure, la menaçant subtilement par une simple phrase.
« Sais-tu seulement qui je suis ? » Pas le nombril du monde sorcier, c'était certain, mais de sang pur, ça oui. Et être de sang pur était quelque chose à laquelle peut de sorciers pouvait prétendre, dont cette fille. Hors tu es un Fawley, pour le plus grand malheur de cette fille si elle ne le comprenait pas. La parole prit le pas sur tes pensées en un rien de temps, toi-même furieux de la façon dont elle se comportait.
« Mon sang est pur, peux-tu en dire autant ?! » La réponse de la fille était cruciale, tu le savais, et il y avait peu de chances qu'elle réponde affirmativement, ce qui te faisait jubiler. Tu allais devenir son pire cauchemar dans le cas contraire. Ton sourire satisfait s'effaça pourtant rapidement devant l'air fier de cette sorcière.
« Oui, je m’appelle Alexys Bulstrode. » Cette Alexys était étonnante et très intrigante. Quelque te disait au fond de toi que ce n'était pas totalement fini entre toi et cette charmante demoiselle. Peut-être une future amitié ou plus. Abandonnant toute rancoeur et méfiance, tu avances ta main vers elle sans hésitation. Un confiance en toi que tu as depuis toujours mais qui t'étonne.
« Adriel Fawley. »+ chapter three : fairytales doesn't exist
Tu le sens, ton père. Guettant le moindre de tes mouvements, le moindre signe qui entraînera ce sort que tu hais tant. Doloris. Immobile au sol, tu crispes les dents et ton corps tout entier se met à trembler. La douleur sourde que provoque ces entraînements depuis que tu es âgé d'à peine onze ans est plus supportable maintenant. Tu as les yeux fermés et pourtant tu sais très bien que ton père tourne autour de toi comme un carnassier prêt à se jeter sur sa proie. Mais, cette fois-ci, c'est différent. Tu essaies de visualiser l'animal en lequel ton père souhaite que tu te transformes mais tu n'y arrives pas. Non, au lieu de ça, un autre animal s'insinue dans ton esprit, et, sans que tu ne comprennes vraiment, tu sens ton corps s'allonger et changer. L'expérience est curieuse mais étrangement, ce n'est pas vraiment douloureux, pas plus que les sorts que te jette ton père depuis des années, furieux de ton incompétence. Ton père. C'est avec un regard neuf, un regard d'animal mais d'humain à la fois que tu le fixes. Lui, si fier et choqué dans un coin de la pièce, la baguette à la main. La baguette dont il se sert pour te torturer. Sentant monter en toi un grognement, tu t'approches doucement, sans comprendre vraiment ce que tu fais. L'instinct animal sans doute. Ton père est terrifié.
« ADRIEL! Arrête ça tout de suite ! Enfin tu pers la tête ? » Sans doute, mais c'est plus fort que toi. Toutes les années de douleur et frustration tournent dans ton esprit et tu n'as qu'une seule idée : te venger. Mais tu n'es pas comme ton père et tu ne te salirais même pas pour lui. Revenant au centre de la pièce, tu le menaces toujours du regard tout en te concentrant. Revenir à ta forme humaine, c'est ça que tu veux. Lentement, tu te sens à nouveau changer et cela a plutôt l'effet d'une douche glacée. Sentant le regard paternel fixé sur toi, tu te relèves et le défie du regard. Et tu t'attendais à sentir la douleur ou la colère de ton père, et pourtant.
« Tu as réussi ! Adriel ! A seulement 16 ans. Tu aurais pu devenir animagus bien avant tu sais. Quant à ce petit incident, j'estime qu'il s'agit de l'instinct animal du lynx. » Fronçant les sourcils, tu tournas les talons et sortit du bureau en trombe, peu satisfait d'être ainsi sous la coupe de ton père et d'être son cobaye. Tu n'as pas le choix malheureusement et le seul réconfort que tu trouves est la simple perspective de revoir Alexys et Poudlard.
+ chapter four : reality is sometimes more painful than dreams
« Adriel ? Tu m'écoutes, oui ? » Levant la tête avec exaspération, tu fais face à ton père dans son bureau, comme toujours. Les mains croisées, tu sens ton mal-être dans cette pièce et cela te frustre plus qu'autre chose. Surpris par le soudain silence de ton père, tu attends qu'il se décide enfin à dire pourquoi il a tant insisté pour que tu viennes ici aujourd'hui.
« Vois-tu, quand tu es né, ta mère et moi étions ravis et .. On a fait une alliance avec une autre famille au sang pur. » Une alliance ? Tu sens ton coeur s'accélérer et ton anxiété grandir tout en conservant un air implacable. Ton éducation porte bien ses fruits apparemment.. Ouvrant la bouche à plusieurs reprises, tu n'oses pas pousser ton père à avouer cette vérité que tu devines aisément. Devant ton mutisme, le sourire de ton père s'allonge, et il s'empresse de planter son dernier coup de couteau dans ton coeur.
« Tu as compris. Tu as maintenant vingt-et-un ans et tu es en droit de savoir que tu es promis à une fille de bonne famille depuis que tu es né. » Tu es choqué et assommé. Littéralement. Trop sonné pour répondre quoique ce soit, ton père, s'imaginant que cela ne pose aucun problème et que tu es le plus heureux des hommes, continue à déblatérer des détails sur un mariage dont tu n'as même pas envie d'entendre parler. Puis tes pensées ne vont que vers elle. Alexys. Son comportement récent s'explique donc. Elle a du l'apprendre et elle sait qu'il est promit à quelqu'un d'autre qu'elle. Leur amour s'arrêterait donc ici ? Non. Tu te lèves, faisant à peine attention aux réactions de ton père qui se met à hurler et gesticuler dans tous les sens. Tu n'as plus qu'une idée : la rejoindre. Tu ne sais pas quoi faire, ni quoi dire, mais elle-seule saura remettre tes idées en place et te calmer.