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 « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne

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MessageSujet: « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne   « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne Icon_minitimeMar 5 Mar - 23:27



Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…
et sous l'astre lunaire, j'hurlerai l'amour que je te porte


« Cent gallions. C’est ça ou rien. » D’un regard biaisé, j’observe mon potentiel acheteur, sans laisser ne serait-ce qu’un détail m’échapper : odeur, couleur de cheveux, style de visage… Et ce, quand bien même la lumière se voulait de plus en plus faible. A mes côtés, un moldu passe, sans vraiment prêter attention à la scène en train de se dérouler, et voilà que moi, je me demande ce qu’il m’a prit d’accepter ce type de rendez-vous côté moldu de Londres. Je ne m’y sens pas à mon aise, ou plutôt, je sens ces pulsions malsaines envahir mon esprit. Insectes qui passent à mes côtés, sans que je puisse en écraser ne serait-ce qu’un seul. « Décide-toi Glover, j’ai pas toute la nuit. » Un petit bond effrayé de mon fameux comparse de la soirée, et voilà mes lèvres qui s’étirent d’une mimique amusée. « Ne dis pas mon nom aussi fort ! » Ah la peur, délicieuse sensation qui roule sur ma langue, alors que je peux la sentir, la goûter, l’évaluer. Mon interlocuteur est un peureux, mais de quoi pourrait-il bien être effrayé ? Ce n’est qu’une simple transaction, rien d’illégal qui plus est. La fiole que je lui tends n’est rien d’autre qu’une de mes recettes les plus appréciées, mais aussi des plus coûteuses… Évidemment, tout le monde ne peut admettre dépendre de mon travail. « Et de quoi peux-tu bien avoir peur Glover ? » Naturellement, je prends soin d’appuyer son nom, avant de lâcher un éclat de rire aussi sournois que sincère. « Personne ne va te reconnaître ici. Dois-je te rappeler que nous sommes chez les moldus ? D’ailleurs, la prochaine fois que tu me fais venir ici pour pleurnicher et rechigner comme un petit rat, je te jure que je me ferai un malin plaisir de m’occuper de toi. » Il est rare que je fasse semblant de menacer, question de principe, d’éducation de même. Être craint et respecté à la fois, la meilleure des recettes, et la renommée des Greyback ne saurait souffrir d’un manquement à cette règle. Quant à l’effet escompté de mes mots, il ne tarde guère plus à arriver, hoquet de surprise, petit glapissement qui me réchauffe le cœur, alors que bientôt, j’entends teinter les pièces, récompense pour mon dur labeur. « Et bah tu vois Glover, c’était pas compliqué. Maintenant déguerpis. » Quant à moi… Je n’attends pas mon reste non plus. Je n’aime pas cet endroit, encore moins la tentation qui y règne. J’hume l’air une dernière fois, avant de finalement sentir un grondement sourd prendre possession de ma gorge. Merlin que je hais l’odeur alléchante de ces rues. L’animal en moi gronde, néanmoins, mieux vaut le repousser. Je ne tiens pas à grossir les cellules d’Azkaban, pas maintenant tout du moins.

Glissant une cigarette de type sorcière entre mes lèvres, il ne me tarde pas de l’allumer, et d’en extirper les premières effluves, laissant la volute rouge grimper dans les airs. Fumer, un de mes vices… et agrémenter d’un verre de vodka pure glace, un délice complet. Par ailleurs, l’idée se fait tellement alléchante que la perspective de transplaner dans une ruelle sombre de Londres me paraît totalement désuète, alors que je sais le Chaudron Baveur guère loin de là où je me trouve actuellement. La nuit est encore jeune, et la lune bien loin d’être ronde, autant profiter de mon temps libre, à défaut de continuer mes expériences. Quant à mes pas, ils me mènent d’eux-mêmes à l’endroit désiré, tandis que mon regard vairon reconnaît bientôt l’enseigne en forme de chaudron. Ce vieux pub est le refuge parfait pour tout sorcier égaré, et sans doute voudrais-je l’être quelque peu ce soir. Poussant finalement la porte, j’entre dans ce lieux jamais vide, ne portant pas même l’œil sur les clients qui s’y trouve. Comparé à certains, je dois certainement avoir bien mauvaise allure, celle d’un Greyback en somme. Pourtant, n’ai-je pas fait trois pas qu’une fragrance m’interpelle, connue, comme un souvenir lointain, et pourtant… nouvelle. Étrange sensation m’incitant à lever le visage, à la recherche du porteur de ce parfum sauvage et candide. Ma cible n’est pas un homme, l'arôme est trop délicat, je cherche une femme, et je sais qu’elle se manifestera d’elle-même… Les loups se reconnaissent entre eux… Exception faite que cette louve-ci, je ne la connais pas. Pas encore…

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MessageSujet: Re: « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne   « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne Icon_minitimeMer 6 Mar - 14:40


Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…
et sous l'astre lunaire, j'hurlerai l'amour que je te porte


« Keyne. » L’intonation résonne, encore, sous mon crâne. « Keyne. » Levant les yeux, les mains tachées d’encre, je laisse un soupir s’échapper de mes lèvres. « Fael. » L’irritation est percevable dans mon ton ; les sourcils de mon frère se froncent. « va dormir. » Nouveau soupir, plus profond. « Non. » Fermement, mes doigts serrent machinalement la plume. Il sait que je ne peux pas. Pas temps que je ne tombe de fatigue complètement. Il virevolte, soudainement épris d’une fureur qui ne lui ressemble pas, et ses mots se perdent dans les lignes des parchemins. Sa fureur est si inhabituelle, si violente, qu’elle me chasse de la demeure qu’il a achetée pour nous. Les bras chargés de mes parchemins, plumes, encriers, je fuis. L’aube de la nuit s’annonce ; le ciel se pare de ces couleurs chères à son cœur lorsque la Lune et les étoiles demandent leur dû. La colère encore latente de Fael me lancine le crâne ; ce soir, ce n’est pas chez lui que je dormirais. Ni ailleurs. Les yeux clos, abandonnée aux bras de ce qui était la délicieuse Morphée, devient dès lors les paupières closes, de profonds et terrifiants cauchemars, ou Cadfael surgit d’entre les morts et referme ses mains glaciales sur mon cou. Si ce n’est pas Cadfael, c’est le Loup. Les cernes marquent des yeux déjà fatigués par plusieurs nuits d’insomnies, pourtant la Pleine Lune est encore loin.

LES MOTS. Dessinés sur le papier, recourbés dans des directions infinies. Ils s’entrecroisent sur le papier, vers destinés à embellir le monde. Le brouhaha incessant de la taverne n’est en rien déroutant ; il me tient éveillée, me rappelant que je ne suis pas seule. Saurait-on imaginer endroit plus étrange, pour venir y faire des recherches, que le Chaudron Baveur ? Le verre de vodka sorcier sur la table, lui, témoigne de l’état des choses. Ils m’échappent. Stupide boisson. D’un geste, j’écarte le verre, pourtant, irrémédiablement, il revient dans ma main, comme attiré par un quelconque aimant dissimulé dans mes chairs. L’irritation se saisit de mon corps, lorsque les lignes tracées sur le parchemin ne m’apprennent que des choses que déjà je sais. Les doigts tachés d’encre, je ressemble à une écrivaine folle, recluse dans son monde de merveilles inexplorées. Mais merveilles il n’y a pas. Si les visiteurs me jettent un œil, ils se détournent bien vite à la vue de ce regard sauvage, cherchant quelque chose qu’elle ne trouve pas. La plume danse entre mes mains, notant ici et là des états de fait importants, mais jamais rien qui ne nécessite une attention renouvelée. La Louve gronde, mais l’Humaine l’amadoue avec la vodka. C’est ainsi ; je suis incapable de plonger dans le sommeil de moi-même. Et ses recherchent minent mes doigts, car ils ne trouvent là que le souffle de poètes disparus depuis longtemps, racontant des fables abracadabrantes sur le loup-garou et ses stupides pouvoirs. Ici, c’est un monstre sanguinaire, là, une gentille fille à capuche rouge, là encore, un homme mesquin… Long soupir dépité, qui s’échappe de mes lèvres, aussitôt comblé par le liquide de feu. La plume m’échappe, dérape sur le papier, tache le parchemin. J’étouffe une exclamation ; mon majeur n’est pas passé loin de la pointe effilée et tranchante. Ce n’est point, toutefois, la plume la cause de mon malaise, non moins l’alcool. Mais l’odeur, qui, subitement, a envahi les lieux. Mon geste brusque n’est pas passé aussi inaperçu que je l’aurais voulu ; certains jettent un œil à la femme aux mains tachées par l’encre. Grommelant un juron, mes yeux se détournent des parchemins, et parcourent la pièce. Ce n’est pas un parfum, ce n’est pas une odeur qu’un humain peut sentir. Non, les humains ne sentent pas ça. Il est fort, musqué, recèle une palette d’émotions froides, et surtout, terriblement écrasante et puissante. Mes yeux croisent les siens. L’alarme se déclenche, certes, mais trop tard. Loup y est-tu ? La réponse recèle dans deux yeux vairons, l’un d’un bleu profond, l’autre, de couleur sanguine, et qui, à la lueur des torches, brille d’un éclat étrange. Devrais-je quitter les lieux sur le champ ? Mon esprit humain crie à l’alarme, mais la Louve, elle, se contente de rester impassible. Fuir ? Oh, délicieuse idée, s’il n’était pas sur le chemin de la sortie.

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MessageSujet: Re: « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne   « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne Icon_minitimeMer 6 Mar - 16:12



Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…
et sous l'astre lunaire, j'hurlerai l'amour que je te porte


Voilà que déjà, je me délecte de cette fragrance aux notes sauvages, fruitées, délicieuses et outrageusement attirante. L’acidulé des fruits que l’on ne trouve que dans les endroits les plus reculés des forêts vierges, la douce moquerie des petits cours d’eaux, l’extravagance de la mousse sur les arbres… Envoûtant parfum qui n’est pas sans rappeler l’intimité des bois reculés, des clairières abandonnées, ces endroits dans lesquels j’aime à me reposer, me perdre dans les pensées les plus mélancoliques qu’il puisse exister. Pourtant, cette mélodie s’entrecoupe d’une toute autre paire de notes, qui ne me sont pas tant inconnues, comme une réminiscence du passé, un quelque chose que j’ai sans aucun doute oublié avec le temps. Quelque chose d’adulé dans le noir, intouchable, si proche et pourtant si éloigné. L’odeur du parchemin, de l’encre neuve, et son parfum, son soupçon de féminité cachée, sa douce inquiétude qui, me semble t’il, était l’une des principales raison de mon éloignement volontaire. Le visage tarde à me revenir, tout autant que ce prénom que j’ai sur le bout de la langue, celle-ci brûlée par la putain au bas blanc que je n’ai toujours pas délaissée. Défaillante mémoire que la mienne, quand il s’agit d’un détail aussi important que celui-ci, mon regard vairon parcourant la salle d’un balayage bien trop rapide, attendant que la créature se trahisse d’elle-même. Elle le fera, ou je l’obligerai à le faire, car elle se trouve bien loin d’être dominante, bien au contraire, soumise, trahie par son parfum qui m’en révèle beaucoup malgré elle. Enfin, la réaction que j’attendais, en suscitant une autre en chaine, œillade de bien des sorciers présents ici se tournant vers une seule et même personne, comme si le contrecoup de ma propre présence avait put gêner ces derniers dans leur occupation futile. Et je suis, me fiant à leur instinct de simple humain, happant les blés de sa chevelure, une couleur qui m’a toujours fascinée, attirée dans ses filets, et je me souviens, me remémore le temps que j’ai pu passer à observer cette crinière blonde, rêvant certainement de pouvoir un jour passer la main dedans, et avec, ce visage qui me revient en pleine face, celui de la poupée de porcelaine qu’elle était alors, objet délicat qui pourrait se briser à la moindre pichenette. Intérieurement, un éclat de rire sardonique prend possession de mon âme, le loup se moquant déjà de l’ironie du sort, son sourire se dessinant sous le rappel des fantasmes que la jeune fille pouvait susciter en moi. Amoureux ? Que diable non ! Simplement désireux de la posséder, de glisser mes paumes sur sa délicate silhouette, de brûler sa peau sous mes caresses, mordiller sa chair et la faire mienne, contre l’attente de ses frères. Basse vengeance certes, et pourtant, animée bien après que je découvre son affiliation avec ces derniers. Elle était le désir, et à sa façon de tourner le visage vers moi, le redevient, comme un mauvais conte. Elle est mon chaperon rouge, celle que le loup désespère un jour de dévorer et le mène à sa perte.

Puis son regard, qui me glace jusqu’à l’os, planté dans le mien, m’obligeant à froncer les sourcils sous la réflexion. Elle est ma louve de l’instant, pourtant, mon souvenir me rappelle qu’elle était humaine lorsque nous étions encore étudiants à Poudlard. Et son nom… N’est jamais apparut sur le journal annonçant des attaques de lycans. Étrange, et voilà que j’en viens à me demander si elle n’est pas celle que je cherche, ma criminelle, celle qui devra se traduire devant notre justice. Impossible. Mais l’odorat ne trompe pas, alors que j’inspire de nouveau, et qu’elle se détourne, m’obligeant à avancer pour ne pas paraître plus suspect, ou plus dangereux. Bien que je ressemble à mon paternel, j’ai encore la présence d’esprit de ne pas laisser mon regard se faire sauvage et ma dentition se faire pointue, agissant comme un homme pour éviter de susciter la peur irrépressible. Mon pas me mène vers cette table qui croule sous les parchemins, vers ma proie dont le parfum se fait de plus en plus entêtant à mesure que j’approche, allant même jusqu’à provoquer l’attention de ma propre bête. Sans même attendre un avis, une objection, me voilà installé en face d’elle, la couvant d’un regard curieux, et pourtant déterminer à ne pas la laisser s’échapper. J’ai besoin de réponse, et seule elle peut me les fournir. « Chacun de nous est une lune, avec une face cachée que personne ne voit. » laissent échapper mes lèvres sous une mimique amusée et qui pourtant ne discute aucune interruption. De nouveau j’observe la douce captive de ma présence, pouvant cette fois me permettre une approche que je n’aurai pu me permettre des années plus tôt. Elle pourrait être mienne si je m’en donnais la chance, mais l’heure n’est certainement pas à la badinerie, alors que je l’emprisonne de mon regard, ma main glissant sur la surface boisée jusqu’à attraper une de ses mains, approchant cette dernière de mes lèvres, déposant un baiser qui pour d’autres passerait comme une marque de respect, une tactique de charmeur, quand en vérité, ce n’est là que l’occasion de m’assurer de sa fragrance. Après tout, il se pourrait que je me sois trompé, qu’elle ait côtoyé une autre créature de la nuit. Toutefois, l’amusement qui prévaut dans mon esprit m’assure de mon bon sens, puisqu’il est bien rare que je me trompe, et cette fois ne déroge pas à la règle, alors que je relâche ma prisonnière, levant cette main occupée pour attirer l’attention d’un serveur, commandant un verre de vodka, comme j’en avait l’intention depuis le départ. « Te voilà bien différente Kenelm, aurais-tu succombé à l’appel de l’astre lunaire ? » Ma voix se fait suave, et pourtant basse, mêlant ce début de conversation à l’ordre du privé, préservant la charmante personne de l’intérêt des autres. Voilà un revirement de situation bien intéressant, comme si finalement, ma vengeance envers les frères de la demoiselle avait finit par s’assouvir d’elle-même. Charmant début de soirée.

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MessageSujet: Re: « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne   « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne Icon_minitimeMer 6 Mar - 17:33


Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…
et sous l'astre lunaire, j'hurlerai l'amour que je te porte


Flancher sous un tel regard se révèle d’une facilité déconcertante. L’intensité brûlante, de ses yeux vairons frôle presque l’indécence. Et c’est moi qu’il incendie d’un tel regard ; subitement, mon esprit fait le lien. Il ne m’est pas inconnu, de fait, ce regard. Quelques années auparavant, il arborait le même, mais à cette époque-là, jamais je n’avais croisé sa route, préférant les chemins sûrs aux sentiers obscurs qu’empruntaient les téméraires. Les souvenirs refluent doucement, comme le lent ressac des vagues sur la plage. Je n’étais peut être pas la plus populaire de Poudlard ; mais on ne me fuyait pas. Je fuyais les gens. Or, ça semblait, à l’époque, être le contraire pour lui ; je me souvenais avoir surpris une conversation entre mes frères et du mauvais coup qu’ils préparaient. Je m’étais interposée, si bien qu’ils n’en firent rien. Cependant, contre les mots.. contre les mots, je ne pouvais rien. Ce n’était pas tant par affection pour lui que j’avais agit ; plus par le fait que je haïssais la méchanceté gratuite, et voir mes frères s’abaisser ainsi, me révoltait. Mais jamais mes pas n’avaient croisé les siens ; jamais nous n’avions échangés de paroles. Il semblait si hors d’atteinte, enfermé dans un cocon de froideur et d’impassibilité, hors d’atteinte du commun des sorciers. La frayeur se lisait sur les regards lorsqu’il passait.

Difficile donc de se détacher d’un tel regard. Il semble capter le mien, et recèle des profondeurs mystérieuses. Inspirant profondément, un brin suspicieuse, je finis par le lâcher du regard, et, non sans une prudence marquée, je tente de rassembler les quelques notes prises sur le fait. Une secousse, un raclement. Attention à nouveau détournée, et le voilà, là, assis en face, un air curieux sur son visage d’albâtre. J’hausse un sourcil ; si certains, dans la pièce, lui jettent des regards mauvais, effrayés, ou encore indifférent, il ne semble pas le remarquer. Nulle terreur n’étreint mes membres, seulement la prudence. Il est Loup. Mon ignorance est grande, en matière de contact avec d’autres loups ; le dernier en date, n’était guère plus qu’un cadavre sur le sol. Machinalement, le verre revient dans ma main, et le liquide redonne quelque constance à des joues trop blanchies par le manque de sommeil. « Chacun de nous est une lune, avec une face cachée que personne ne voit. » Sourcil haussé, la plume se pose. Il semble mériter une attention particulière, et sa phrase, volontairement énigmatique, me fait plisser les yeux. Je perçois l’amusement, mais ne le comprend pas tout à fait. Venir ici n’était peut être pas une si bonne idée, après tout. Fuir maintenant serait toutefois des plus mal poli, et je n’ai pas ce cran-là. Préférant le silence à une réplique qui pourrait paraître stupide, je m’abstiens de n’ajouter quoique ce soit à sa réplique fondamentalement vraie ; et, quoiqu’il en soit, il ne m’en donne pas plus le temps. Ses doigts saisissent les miens, s’emparant de ma main, et la portant à ses lèvres, l’effleurant. Grande, en vérité, est ma surprise ; je ne m’attendais pas à un tel geste. Un instant, je songe à me reculer vivement et à exiger des explications. Mais il me relâche, et je lis dans ses yeux une étrange certitude. « Te voilà bien différente Kenelm, aurais-tu succombé à l’appel de l’astre lunaire ? » Tressaillement qui fait vibrer la chaise sur laquelle je suis assise. Kenelm… On ne m’avait pas appelée ainsi depuis la mort de Cadfael. Suspicieuse, je me permets une exploration plus approfondie de son visage, et de ses prunelles vaironnes. « On ne m’en a guère donné le choix. » ce goût âpre, cette amer regret, ce fol instinct qui m’avait poussée à m’interposer ce jour-là, me semble désormais la plus stupide des erreurs que j’aie faite. Je n’en dis cependant guère plus, ce n’est pas un sujet qu’il me plaît d’évoquer. « Je vois qu’on a fait des recherches sur moi, Azrïel. Ce que tu as trouvé te comble-t-il ? » réponse sur ce même ton, qu’il a lui-même employé, de celui de la sphère confidente. Repoussant légèrement les parchemins, mon dos vient s’appuyer contre le dossier de la chaise, mes jambes se croisent sous la table. Je n’ai pas eu à chercher loin dans ma mémoire pour retrouver son nom. Il fait partie de ceux qu’on connait aisément. Mais les actes du père ne sont pas ceux du fils.


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MessageSujet: Re: « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne   « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne Icon_minitimeMer 6 Mar - 18:22



Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…
et sous l'astre lunaire, j'hurlerai l'amour que je te porte


D’un air distrait, je laisse mes doigts jouer avec le contour du verre alors que mon attention se veut totalement accaparée par la créature qui me fait face. Si autrefois elle était charmante à regarder, aujourd’hui, le temps voulait qu’elle soit encore plus délicieuse, ses courbes ayant pour ainsi dire… trouvé la juste place. Il aurait fallut être un fou pour ne pas s’hasarder à observer le reste de son être, de son visage à ce qu’il m’était accessible de voir. La belle l’était devenu plus encore, et sa fragrance… A ne rien cacher, elle avait l’étrange don de m’apaiser, et d’attirer une attention toute particulière à ma bête. Ma cigarette n’avait plus rien pour m’attirer désormais, alors que je la laissais tomber au sol pour mieux l’écraser sous mon pied, d’autant plus que c’eut été gâcher le doux parfum de cette rencontre que de la polluer avec les ingrédients composant mon vice. Un instant, je reste silencieux, laissant mon esprit vagabonder à ses réflexions, de toute manière, je n’ai jamais été très bavard, l’observation étant mon fort bien plus que les mots. Son instinct sauvage ressort par ses pores, agrémente mes suspicions, et je ne saurai dire si je dois me réjouir de cette étrange nouvelle, ou au contraire, la déprécier. Quel bien étrange revirement de situation, et bien sincèrement, je suis terriblement déçu, pour la première fois de toute mon existence, de ne pas voir les deux frères de la demoiselle, ceux-là même qui exécraient ma race autant qu’elle pouvait certainement les effrayer. Ah, quel plaisir c’eut été alors de leur rire sarcastiquement au nez, avec le rappel d’un surnom qu’il m’avait été donné autrefois. Comme le Clébard que je suis se rassasierait alors de la peine sur leur visage, tandis que mon regard se porterait sur leur chère et tendre sœur désormais si semblable à ma cause. Car alors, il n’y aurait que moi pour la comprendre réellement, pour la protéger comme il se doit. La situation est alléchante, et pour un peu, j’aimerai la voir se réaliser là, en cet instant et sous mon nez, allant jusqu’à finalement regarder autour de moi, cherchant la présence de l’un ou de l’autre, pour mieux narguer, rire de la situation… Compatissant ? Jamais. Le sort de la demoiselle ne me touche que très peu, me ravie au contraire, bien que je peux imaginer sans peine le calvaire que ce doit être pour elle que de changer sous la lune pleine et ronde, une douleur à laquelle je me suis habitué depuis bien longtemps. La certitude m’étreint, et je lève mon verre à cette bien étrange victoire, ce dû venu tout droit du destin, des cieux, qu’importe l’envoyeur, je lui adresserai certainement mes plus sincères remerciements un jour ou l’autre, avant de finalement avaler une gorgée de la boisson qui vient langoureusement brûler mon gosier. Quant à moi, je brûle de toucher ma poupée de nouveau, de sentir la torpeur sous la caresse de ma peau, sentiment plaisant, allant jusqu’à la laisser me dévisager comme elle le fait. D’autres n’auraient pas eu le cran de le faire, encore moins l’autorisation, question de hiérarchie, d’ascendance sur l’autre. Je suis second de la meute, il faudrait être fou pour oser relever mon regard, obtenir une attention que ne saurait être méritée. Mais elle… Ah elle, non seulement je devine qu’elle est totalement ignorante des règles et attitudes à tenir, mais pis que cela, je pourrai la laisser m’observer inlassablement, pour toutes les fois où j’ai pu le faire quand elle ne faisait pas attention à moi, tapie dans l’ombre de la bibliothèque où elle se rendait, comme une nonne viendrait prier dans son sanctuaire.

« On ne m’en a guère donné le choix. » Sa réplique m’interpelle, alors que je laisse une seconde rasade couler au fond de ma gorge, reposant le verre sur la table, conservant toujours pour moi ce silence, tout en percevant le ton amer de ses mots. Peu compréhensible. Comment haïr cet instinct de liberté qui s’impose de lui-même trois soirs par mois ? L’humanité, quel étrange fardeau. « Je vois qu’on a fait des recherches sur moi, Azrïel. Ce que tu as trouvé te comble t’il ? » Cette fois, c’est un éclat de rire étouffé qui franchit la barrière de mes lèvres, sans que je ne sache me dire si je me voyais ravi qu’elle se souvienne de moi, ou si au contraire, le fait qu’elle se remémore parfaitement de mon nom m’ennuyait profondément. Bah, on est ce que l’on est après tout. Toutefois, je plante mon regard dans le sien, puisqu’elle semble pouvoir le supporter, malgré cet œil maudit qui en effraie plus d’un, et malgré la réputation qui me précède depuis bien avant ma naissance. « Comblé, pas encore. Je n’ai pas encore eu le loisir de découvrir si tu es célibataire, où tu vis et autres banalités que tout homme voudrait savoir. » Pour un peu, je me satisferai d’un air outré, pincé et j’en passe. Je n’ai pas pour habitude de faire mille et un détours, et la louve, si délicieuse soit-elle, ne serait pas cette exception. « C’est un bel hasard qui m’a mené jusqu’à toi, alors même que je ne pensais pas revoir ton adorable minois dans les parages. Un petit tour du destin qui me ramène pourtant à un devoir délaissé… Vois-tu, un membre de ma meute a disparu, voire même sans doute mort, et peut-être pourrais-tu m’aider à résoudre ce dilemme. Depuis combien de temps hurles-tu sous la lune ma douce ? » En toute honnêteté, j’ose espérer qu’elle n’est pas celle que je recherche, cela m’ennuierait d’avoir à la donner en pâture aux miens, d’autant plus qu’elle me paraît trop fragile, trop soumise… Un louveteau en somme. C’est par ailleurs cette pensée qui m’interpelle, alors que je me penche vers elle, alerté justement par cette candeur. « Autre question, as-tu laissé la bête sortir dernièrement ? » Trop de nouveaux lycans préfèrent enfermer l’animal sous cette prison de chair, s’infligeant d’eux-mêmes ce qu’ils appellent malédiction, alors que ce n’est qu’un rappel de ce que nous sommes au fond : des animaux. Et il ne m’étonnerait guère qu’elle soit du genre à noyer son amertume sous cette infâme potion qu’est le tue-loup, une idée de ses frères sans doute.

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MessageSujet: Re: « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne   « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne Icon_minitimeMer 6 Mar - 20:10


Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…
et sous l'astre lunaire, j'hurlerai l'amour que je te porte



Tachez donc de voir au travers des yeux d’un loup. L’animal est sauvage, et ne se laisse pas approcher par l’Homme et à raison ; l’Homme est traître. Le loup, lui, ne l’est pas, et sa loyauté demeure sans failles aucune, sans égratignure dans le mur, il est un roc. Approcher un loup est une chose dangereuse, car on ne sait pas, si de fuir ou d’attaquer, laquelle des deux solutions il choisira. Mais entre loups, il n’est pas question de fuite. C’est une histoire de dominant à dominé, et si j’avais côtoyé de plus proche mes semblables, peut être aurais-je su alors que c’est aussi le cas avec les lycanthropes. Cependant si mes recherches n’avaient fiait qu’effleurer les relations entre les loups, j’avais découvert un semblant de potion, faite à base d’herbes, mais pas assez puissante encore pour annihiler totalement le loup. Chose dont je doute fortement de me débarrasser. La bête m’effraie ; mais elle fait partie de moi, et ce même si je peine à l’accepter. C’est son regard qui m’attriste le plus ; son regard qui, les soirs de pleine lune, se teinte d’un effroi glacé. Fael est terrifié à l’idée qu’il soit le suivant à tomber sous mes crocs. Et l’idée me terrifie tout autant qu’elle ne le pétrifie. Un seul, c’est suffisant. La vérité réside là, en ces lignes. Je ne cherche pas un moyen de l’éradiquer, même si ce fut le cas, mais un moyen de le maîtriser. Et tout aimant que soit Fael, à la première approche sous la forme de Louve, aux premiers crocs retroussés, il s’enfuira et ne reviendra jamais. D’autant qu’il me pense naïve au point de penser qu’il m’a pardonnée. Cadfael était une partie de lui, ils formaient les deux facettes d’une même pièce, soudés et alliés, amis et frères. Il ne m’a pas pardonné puisqu’il voit ce que je suis sans voir sa petite sœur, comme c’était autrefois le cas. Mais son amour pour moi, lui permet parfois d’oublier sa rancœur, et de me traiter comme il l’a toujours fait.

Je suis moins stupide et naïve que je n’en aie l’air, et tout, dans la posture d’Azrïel, de sa voix, à ses yeux, en passant par son odeur, me donne des pistes. Il sait. Il sait comment contrôler la bête – ou tout du moins comment en supporter les effets. Il respire la confiance en lui, en ces talents, en son soi-même. L’homme est un loup pour l’homme. Et cet homme, ciel, possède un regard de loup. C’est un bref geste envers le serveur, ce dernier qui apporte un autre verre dans ma main, qui brise un instant le contact visuel. Dès qu’il s’éloigne, je reviens à ses yeux, ses fenêtres sur l’âme, qui ne cessent de me fasciner de par leur étrange couleur. Était-ce donc le fait de sa lycanthropie, cet œil sanglant ? « Comblé, pas encore. Je n’ai pas encore eu le loisir de découvrir si tu es célibataire, où tu vis et autres banalités que tout homme voudrait savoir. » Bref sourire qui vient orner mes délicates lèvres, puis dissimulé par le verre et la gorgée de vodka. « La curiosité est un vilain défaut. » Voilà qui aurait été bien trop aisé que de déballer ainsi toute ma vie, et ce, même pour un aussi charmant homme, quel qu’il soit. Parler sans gêne aucune, avec un total abandon de soi, ce n’est pas pour moi. « C’est un bel hasard qui m’a mené jusqu’à toi, alors même que je ne pensais pas revoir ton adorable minois dans les parages. Un petit tour du destin qui me ramène pourtant à un devoir délaissé… Vois-tu, un membre de ma meute a disparu, voire même sans doute mort, et peut-être pourrais-tu m’aider à résoudre ce dilemme. Depuis combien de temps hurles-tu sous la lune ma douce ? » A nouveau, bref sourire. Il disparaît bien vite. Les mots roulent dans mon esprit. Un en particulier. Mes sourcils se froncent doucement, le verre tourne dans ma main. Meute. Sa question est déjà oubliée, tant l’intensité du mot me fait frémir. « Meute. » Comme pour se délecter de ce mot, guère plus que murmuré dans ma barbe, pour moi seule, même si je ne doute pas qu’il l’ait entendu. Mon autre main écarte les parchemins, l’air absent, et finalement tombe sur celui consacré à l’animal. Mon regard s’attarde sur les courbes de l’écriture, puis revient sur le visage de l’Albâtre. « une meute ? » Je me déteste à l’instant, pathétique petite gamine posant une question stupide. Mais elle me brûle trop les lèvres pour que je ne reste dans mon mutisme. « Autre question, as-tu laissé la bête sortir dernièrement ? » Il s’est penché, presque alerte. Lâchant parchemin et verre, je me penche à mon tour ; son odeur emplit mes narines, manque de me faire chavirer un instant. « la dernière pleine Lune » soufflé-je doucement, les yeux obstinément fixés sur la table, préférant éluder cette question pour le moins dérangeante. Inutile de jouer les effrontées, le souvenir est assez cuisant dans ma mémoire pour n’être évoqué qu’ainsi.



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MessageSujet: Re: « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne   « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne Icon_minitimeMer 6 Mar - 21:50



Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…
et sous l'astre lunaire, j'hurlerai l'amour que je te porte


Un instant, je pourrai me mettre à sa place, imaginer la vie difficile qu’elle peut mener, maintenant qu’elle a rejoint les rangs des lycanthropes détestés, craints et autres qualificatifs péjoratifs pour nous désigner. Hélas, ou bien heureusement pour moi, je n’y parviens pas, sans doute parce que j’ai eu la chance de grandir parmi les miens, parmi ces loups à l’ascendance pure et à l’arrogance exacerbée. Mieux encore, je suis né loup, quand bien même n’en ai-je acquis la véritable forme qu’à l’âge de dix ans, comme tout enfant lycanthrope qui se respecte, mon évolution s’est faite à travers le regard de mes semblables, et celui des Autres. Enfant prodigue et pourtant paria de l’autre côté. C’est ainsi que se forge le caractère m’avait un jour glissé mon paternel, celui-là même qu’aujourd’hui, les hommes craignaient bien plus que le fameux croquemitaine. Jamais je ne m’étais demandé ce qu’avait put enduré mon paternel pour être aussi agressif aujourd’hui, et à vrai dire, l’histoire m’importait peu. Alors non, je ne pouvais décemment pas me mettre à la place de la délicieuse créature qui en était arrivé à fasciner mon regard des années plus tôt, et plus encore aujourd’hui. Je n’arrivais pas même à la plaindre non plus. A mes yeux, elle avait reçu le Don. Tardivement certes, mais elle le possédait, et cela ne pouvait que la rendre un peu plus spéciale à mes yeux, comme tout autre membre de cette meute que je me dois de protéger. Et elle, devrais-je aussi lui accorder ma bienveillance ? Pas si elle ne venait pas d’elle-même me la demander, louve solitaire qu’elle se faisait, même si la chose était certainement inconsciente. La question taraude mon esprit, je brule de lui demander si un autre loup la couve quelque part, voilà mon instinct de possession qui refait surface, sous la demande de ma bête principalement. J’ignore la requête, renvoie l’animal dans son antre, son heure n’est pas encore venue, pas tant que la lune ne sera pas aussi lumineuse que le soleil. À défaut, je me contente de graver son image dans ma mémoire, par crainte de ne pas la revoir sitôt le Chaudron Baveur délaissé. Quoi que, maintenant qu’une nouvelle curiosité s’est présentée à moi, je doute de vouloir de partir de sitôt, et même un ordre de mon paternel ne saurait me détourner de cet objectif. Car il y a bien longtemps que je voulais lui adresser ne serait-ce qu’un mot, guider sa main lors des fameux bals de Poudlard, juste attirer son regard autrement qu’en étant un monstre, un chien de faïence. L’occasion ne m’en a jamais été donné, pas jusqu’à présent, m’obligeant à tourner l’œil vers des créatures bien plus accessibles, pour laisser la pureté ne jamais être souillée par un être tel que moi. Es-tu aussi pure qu’autrefois ma douce ?

Sans doute est-ce cette motivation qui m’incite à la laisser m’observer comme elle le désire, sans jamais l’oppresser comme je pourrai si bien le faire, à moins que ce ne soit l’intuition que je suis le premier qu’elle voit réellement qui m’oblige à me tenir aussi sage qu’une image. L’affaire n’est pas dérangeante, voire même plaisante, bien que son obsession pour mon œil me laisse perplexe. Personne n’aime regarder cet œil, pas même les miens. La signification que cette couleur comporte m’est bien égale, néanmoins, elle n’en demeure que plus pesante. Quant à la conversation, elle suit son cours, paraissant banale au premier regard, bien loin de l’être pourtant. Ma réponse lui arrache un sourire que je qualifierai de divin. Par Merlin, à quand remonte la dernière fois que j’ai put trouver une femme à mon goût ? Les créatures de passage ne comptant pas, je dirai bien trop longtemps… Mais la louve est… je n’ai pas de mots pour la qualifier, ce que je sais en revanche, c’est que je la trouve attirante, autant pour l’homme que je suis que le lycan. A moins que ce ne soit le retour du fantasme délaissé. « La curiosité est un vilain défaut. » laisse t’elle échapper derrière une gorgée de sa boisson, comme si son verre pouvait l’aider à surmonter quelque chose, ma présence ? « Il paraît. » ne puis-je que laisser échapper, avec pour sous-entendu que je me ferai certainement un plaisir de découvrir tôt ou tard les réponses de ces questions implicites. Mais mon devoir de Bolverk m’appelle, et je ne peux le laisser me filer entre les doigts, pas avec le temps qui s’est écoulé depuis que la mission m’a été confiée. Voilà pourquoi j’expose ma pensée, mon interrogation, espérant découvrir ce qu’elle me cache, et peut-être, la verrai-je s’épancher sur ce nouveau statut qui ne saurait plaire à tout le monde. Néanmoins, mon discours semble la laisser perplexe, un mot en particulier, qu’elle répète une fois… puis deux. Comme si la notion lui était tout à fait étrangère. Si elle avait été accompagnée d’un autre loup, elle aurait comprit le sens du mot, sa signification. Deux loups constituent une meute, seul, il n’est que solitaire, et je n’ai que trop visé juste. Elle est seule, pas d’autre lycanthrope avec elle. À nos côtés, un homme a tourné la tête, et déjà je sais que le mot l’a interpelé, une information que je ne partagerai pas avec d’autres que la demoiselle qui me tient compagnie. Un grondement sauvage s’échappe de ma gorge, alors que mon regard qui se fait déjà sauvage s’est tourné vers le curieux… S’il n’est pas idiot, il détournera le visage, ou mieux, quittera sa place pour une autre. Et c’est avec véhémence que je constate qu’il y a trop de monde autour de la table, je peux répondre aux questions qu’elle me pose, mais pas dans la lumière. D’un geste, je lui fais comprendre que le changement de place serait préférable, un coin plus sombre de la taverne peut-être, et que j’ai déjà repéré. Alors qu’une autre question taraude mon esprit et que je ne peux m’empêcher de lui glisser, au cas où mon oreille indiscrète voudrait écouter de nouveau. Là encore pourtant, j’ai l’impression d’être confronté à une enfant qui ne comprend pas tout, mais comment lui en vouloir ? Son attitude même m’indique tout clairement qu’elle n’est pas à son aise, et cela, je peux le comprendre. Au moins, je sais par où commencer, et surtout, je sens la mauvaise impression qu’une fois de plus, mes doutes vont s’avérer être justifiés.

Glissant ma main sur la sienne, je l’incite à se lever, l’invitant à ramasser ses parchemins et plumes, tout en l’invitant vers une table bien plus à l’ombre que d’autre, cette obscurité où je me complais. « Je vais répondre à tes interrogations, néanmoins, je n’oublie pas que tu me dois une réponse. » Je ne suis pas bras droit du chef de meute pour rien, et sans la quitter du regard, m’installe déjà à notre nouvelle table, éloignée de tous ces autres sorciers, certain même de ne pas être dérangé ici, alors qu’une nouvelle gorgée s’attarde à mes lèvres. La leçon va être dur à assimiler certainement, heureusement pour elle, j’ai la patience pour moi, et rien à faire de la soirée surtout. « Voilà mon deal. Je réponds à tes questions, quelles qu’elles soient, pour peu que tu répondes aux miennes. » l’affaire me semble correcte quand à moi, et je ne cache en rien que certaines pourraient s’avérer indiscrètes, ni même qu’elle peut en faire de même. « Parlons bien maintenant. Tu es aussi ignorante qu’une enfant, et crois bien que cela ne soit pas un reproche, ceux qui n’ont pas été élevés dans la meute ne peuvent pas comprendre. » Un arrêt, alors que je porte un instant mes doigts à mes lèvres, reflexion sur comment expliquer tout ce qui m’unit aux miens. « Tu sais que les loups vivent en famille, pour les lycanthropes, c’est la même chose… lien du sang ou non. N’importe quel lycan peut rejoindre notre clan s’il le désire, être solitaire n’a rien de bon pour la bête qui sommeille sous la peau, ce serait terminer fou que de rester seul. Néanmoins, nous sommes aussi humain, de fait, une hiérarchie est instaurée dans chaque lupanar afin que nous ne soyons pas considérés comme des animaux. Ne crois jamais quiconque te dira que tu es une bête sanguinaire ou mieux encore, un monstre hein. Bref. Comme toute meute de loup qui se respecte, tu as un chef de meute, appelle le Alpha, c’est le plus dominant de tous… Et si tu trouves que je suis oppressant par mon aura, je te laisse deviner comment moi, je ressens la présence de mon père. » Je m’arrête, lui laisse le temps d’assimiler ces informations, voire de poser une question si elle le souhaite. Autant procéder étape par étape. « Réponds à ma question maintenant. Depuis combien de temps ? »

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MessageSujet: Re: « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne   « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne Icon_minitimeMer 6 Mar - 23:33


Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…
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Tout a basculé ce jour-là, ce jour fou. Que n’aurais-je mieux fait de rester à l’arrière. Durant ces deux ans, j’ai entendu les pires histoires à propos du lycan ; et toutes ne donnait pas envie d’en devenir un. C’est un geste d’amour, un geste insensé, qui, l’espace d’un instant, a sauvé la vie de Cadfael. L’espace d’après, il est étendu à mes pieds, le sang s’écoulant comme la vie de son corps. Mon acte. L’acte de la Louve. Sauvage, sans foi ni loi. Là ou se perdent les rêves déchus, désormais, mon frère n’est plus joignable ; nul pardon, nulles excuses à lui apporter. Seul reste un immense vide. Le reflet parfait du miroir renvoie une image parfaite du frère qu’il était ; mais c’est Fael qui se tient là. Fael dont le regard me fixe, et dont le pardon ne saurait être obtenu. Dans les affres de la douleur de sa perte, j’avais trouvé refuge dans la liberté et la soif d’aventure de la Louve ; mais le silence était roi lorsqu’évoquer la bête il fallait, et jamais je n’avouais, jamais je ne lui en parlais. L’amour qui me lie à lui, l’amour qu’il me porte.

Et lui, l’Albâtre, le Loup aux Aguets. Sa démarche si assurée, son odeur si précise. Il est dans son élément, l’a toujours été. Il ne souffre pas de sa condition, et c’est comme s’il était né ainsi. Amère surprise de se retrouver telle une gamine entre les mains d’un autre, guère plus qu’une enfant ignorante des principes d’une chose à laquelle elle appartient. Ignorance méprisante aux yeux de quelqu’un qui désire plus que tout le savoir. Ce n’est en rien terrifiant ; c’est d’une frustration à toute épreuve. Son geste interrompt des pensées trop bouillonnantes sous un crâne mis à mal par le manque de sommeil et l’alcool. L’ombre. Il désigne l’ombre, l’obscurité d’un coin de la pièce. Bref regard jeté dans les environs, les regards indiscrets des hommes, le grondement du Loup. Modeste avertissement concentré sur une personne, or, c’est plusieurs paires d’oreilles qu’il faut impressionner pour avoir la paix ; quand bien même, sans déclencher une bataille de comptoir. Ils n’en valent pas la peine. L’ombre. Rassemblant parchemins, encriers et plumes, le tout dans des bras chargés, laissant là le verre de vodka. Assez bu pour ce soir, inutile de finir dans un état déplorable, voilà qui ne serait pas convenable, d’autant que, la dernière fois, je n’ai pas pu quitter les lieux, ni me souvenir ou était la demeure de mon frère. Assez d’humiliation pour un soir. Là, dans l’obscurité du coin de la pièce, je délaisse parchemins et encriers. Ils ne m’apportent pas de réponses – il le fera.

« Je vais répondre à tes interrogations, néanmoins, je n’oublie pas que tu me dois une réponse. » Son visage recèle davantage de mystère, marqué des ombres tranchantes de l’obscurité. Il tient à sa réponse, visiblement, réponse éludée précédemment par mon ignorance. « Voilà mon deal. Je réponds à tes questions, quelles qu’elles soient, pour peu que tu répondes aux miennes. » Simple, efficace, et…. Dangereux toutefois. Je me contente d’acquiescer silencieusement ; qu’importe qu’il ait perçu mon geste ou pas, il réclamera son dû de toute manière. Quelque chose souffle qu’il n’est pas tendre en affaires. « Parlons bien maintenant. Tu es aussi ignorante qu’une enfant, et crois bien que cela ne soit pas un reproche, ceux qui n’ont pas été élevés dans la meute ne peuvent pas comprendre. » C’est presque une claque dans la figure, ces mots, de se sentir traitée comme une enfant à vingt-quatre ans, ramenée presque vingt ans en arrière, lorsqu’un père explique une chose importante à sa fille. « Tu sais que les loups vivent en famille, pour les lycanthropes, c’est la même chose… lien du sang ou non. N’importe quel lycan peut rejoindre notre clan s’il le désire, être solitaire n’a rien de bon pour la bête qui sommeille sous la peau, ce serait terminer fou que de rester seul. Néanmoins, nous sommes aussi humains, de fait, une hiérarchie est instaurée dans chaque lupanar afin que nous ne soyons pas considérés comme des animaux. Ne crois jamais quiconque te dira que tu es une bête sanguinaire ou mieux encore, un monstre hein. Bref. Comme toute meute de loup qui se respecte, tu as un chef de meute, appelle le Alpha, c’est le plus dominant de tous… Et si tu trouves que je suis oppressant par mon aura, je te laisse deviner comment moi, je ressens la présence de mon père. » Ses mots. Encore des mots. Lourd à digérer, lourd à encaisser. Serait-ce donc ainsi que les lycans doivent vivre ? Tels des animaux, tels nos confrères des monts forestiers ? Ou se trouve la frontière entre l’Homme et la bête ? Ou s’arrête le domaine du Loup, et ou commence celui de l’Homme ? Les deux ne sont-ils qu’un, ou sont-ils deux facettes différentes ? Sa réponse apporte plus de questions encore, plus d’interrogations que mon esprit range, une par une, selon son degré d’importance. Et pourtant, à mesure que les questions gisent dans leur coin, les anciennes lectures faites sur un manuscrit resurgissent. Il y était question de lois hiérarchisant avec perfection l’ordre dans une meute de loups, de façon à ce que jamais la meute ne défaille, et que tous apportent leur contribution. « Je vois. » Soufflé, murmuré, ça faisait beaucoup à encaisser en une seule fois. « Réponds à ma question maintenant. Depuis combien de temps ? » Encore sous le coup de ces révélations, je cherche la réponse dans mon esprit, alors que je la tiens dans le creux de mes mains. « Deux ans. »
Bien trop peu de temps, me semble-t-il.


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MessageSujet: Re: « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne   « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne Icon_minitimeJeu 7 Mar - 10:34



Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…
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L’ignorance est un grand fardeau pour quiconque, plus encore pour elle certainement, qui jamais ne trouvera les réponses qu’elle cherche dans les écrits d’un livre ou l’eau d’une pensine. Les affaires de la meute restent là où elles doivent être, dans la mémoire de chaque loup qui survit au monde implacable des humains. Nous sommes à part, et pourtant parmi eux, certains conservant le secret bien que d’autres. Pour ma part, la tâche n’est pas difficile, je ne cache pas ma nature profonde, le sceau du secret ne m’a pas été infligé, et remercions les actes de mon père pour cela. Certains diront : tel père, tel fils, et sans doute ne sauraient-ils avoir tort. Mes actes ne valent guère mieux que ceux de mon paternel, ma tâche de Bolverk m’incombe des devoirs que mon Alpha me commande, ou dont il ne peut s’occuper lui-même. Il ordonne, j’exécute, et sous mes canines, le sang peut couler à flot. Mais à l’inverse de Fenrir, je suis bien plus discret, ne tenant pas à terminer dans une cage, même pour un temps déterminé. Plus patient de même, alors que j’observe la nouvelle créature qui me fait face, son doux parfum d’antan entaché par le soupçon sauvage des forêts matinales. Je pourrai passer la nuit entière à lui expliquer notre mode de fonctionnement sans me lasser d’elle, de la détailler. Oserai-je penser que la bête la désire ? Nous la voulons à nos côtés, afin de pouvoir laisser le regard se poser sur elle autant que possible. Une éventualité que je pourrai lui proposer plus tard. Ou un autre jour.

L’heure pourtant, est à répondre à ses questions, et à découvrir tout ce que je veux savoir d’elle, mais pas ici, pas sous cette lumière qui nous met bien trop en évidence. Je n’ai pas honte de ce que je suis, et beaucoup en sont conscients. Certains ne verront que le loup qui tente d’attirer une nouvelle conquête dans ses filets et pourrait par ailleurs réussir, certaines des plus belles sorcières ont déjà succombé à mes avances… Mais d’autres, plus intelligent, pourraient aussi deviner la trame de fond. Je suis un loup connu, pas elle. Mieux vaut l’ombre pour dissimuler la vérité, mais aussi conserver certains secrets. Et alors que je me lève, je laisse la sorcière s’occuper de tout son attirail, m’installant à une table délaissée, mon regard veillant à ce que la belle ne s’échappe pas, mais glissant aussi le long de ses courbes qui me sont totalement offertes. Je suis un homme après tout, et mes yeux ont été crée pour regarder. Belle. Désirable. Comme elle l’a toujours été, sans vraiment en avoir conscience, ou réfrénée par ses ainés. Un grondement possessif franchit ma gorge, bientôt noyé sous une nouvelle gorgée de ma boisson glacée. Pas maintenant, pas ce soir. Pour qui passerai-je alors à la réclamer, à chercher à l’obtenir si rapidement alors qu’elle n’a pas encore conscience du monde dans lequel elle est entrée, et ce malgré elle ? Mais la voilà qui s’installe, me cache le côté sublime de son être, me laissant le loisir pourtant de dévorer son visage du regard, sous une teinture de sérieux. La réelle conversation peut commencer, et je n’ai nul doute que certaines informations la laisseront perplexe, perdue. Il faudrait voir pour croire et comprendre.

Mais déjà les mots franchissent mes lèvres, alors que je lui expose un rapide aperçu de ce que nous sommes, de ce que comporte une meute. Chacun possède un rôle bien défini, d’autres ne sont que de simples membres sous protection et qui n’aspirent qu’à vivre tout simplement. Si elle venait un jour à rejoindre la meute, elle ferait partie de ces personnes-là. Nous n’empêchons pas ceux qui veulent vivre normalement, et chacun de nous possède d’autres occupations. A mes yeux, la meute constitue seulement une appartenance, un refuge. Rien de plus. A ses yeux, cela doit paraître bien sauvage, animal. Et l’idée qu’elle nous voit comme des animaux m’effleure un instant l’esprit, alors que son regard se fait lointain. Je peux deviner sans peine les questions qu’elle m’exposera certainement plus tard. « Je vois. » Un hochement de tête, sans que je ne reprenne mon exposé immédiatement, patient, attendant un signe d’elle pour reprendre. Quant à moi, la question me taraude, et j’attends sa réponse, mais sans patience. Quand enfin, elle me la souffle. « Deux ans. » Un grondement s’échappe de ma gorge, marque indiquant ma colère instantanée alors que mon esprit a déjà fait le rapprochement. Contre tout ce que je pouvais espérer, elle est celle que je recherche. « Qu’est-il arrivé à mon loup Kenelm ? » La question est sans appel, je veux ma réponse, quand bien même le ton employé se fait doucereux. Je ne suis pas aussi bestial que ma bête, impulsif certes, mais encore capable de contrôler mes émotions quand je le dois. Et faire peur à l’ancienne gryffondor n’est pas dans mes projets, même si je sais que mon aura s’est faite bien plus oppressante l’espace d’un instant.

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MessageSujet: Re: « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne   « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne Icon_minitimeJeu 7 Mar - 19:42


Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…
et sous l'astre lunaire, j'hurlerai l'amour que je te porte


L’Ombre. Là où la lumière n’est pas, Elle y est. Elle règne en maître, obéissant à des lois qu’elle seule décide ; et ses adaptes s’y plient sans rechigner, presque avec cette fascination malsaine qu’un fanatique détient. On trouve toutes sortes de créatures dans l’Ombre, mais jamais elles ne sont bienveillantes. Elles ne sont pas mauvaises non plus. Leurs intentions pourraient être mauvaises, car jamais elles ne voient la lumière, car jamais elles ne savent ce qu’est l’Espoir. L’Espoir ne se marie pas avec l’Ombre. Et il y a les Autres. Ceux que l’Ombre n’a pas créés. Ceux dont les desseins sont plus noirs encore que la plus obscure des pièces. C’est de ceux là dont on doit se méfier, car c’est d’eux que viennent les monstres. Ce sont eux les monstres. Ils sont perfides, car ils se déplacent à la Lumière, mentent, trahissent, et dans leurs prunelles il n’y a nulle croyance, hormis celle de l’Ombre. Ils n’ont plus d’Espoir, n’en ont jamais eu. Pauvres hères, qui errent de par le monde avec ce besoin tangible de faire le Mal, de Lui plaire. Et il y a ceux qui apprécient l’Ombre pour ce qu’Elle est. Une Ombre. Ceux qui s’y réfugient quant la lumière les aveugle, quand la Lumière les abandonne. C’est dans l’Ombre qu’est leur refuge, et ils n’ont cure des problèmes des Autres. L’Ombre sied à ceux qui l’utilisent à bon escient. Deux ans que je marche dans Ses pas, deux ans qu’Elle accueille ma délicieuse carcasse. La Lumière n’a plus le même goût, plus la même odeur ; le parfum y est teinté d’amertume, de tristesse et de regrets. L’Ombre n’a aucune odeur, Elle ne juge pas, et offre ses bras étendus comme un refuge pour les égarés que la Lumière a choisi d’ignorer. Ce jour-là, l’Espoir s’est enfui de mon âme, lorsque la vie s’est écoulée de son corps sans vie. Ce jour-là, la Lumière n’était plus qu’un pâle souvenir, ne servant désormais plus qu’à éclairer un jour trop clair pour mon esprit et mon cœur. J’aimais toujours la chaleur du soleil, pourtant c’était la Lune qui régulait mes pas. C’était l’Ombre qui m’attirait dans ses filets, et rien de ce que mon frère n’a pu tenter, ne m’en a dissuadé. Il est Lumière, lui qui se soulève contre les injustices qu’offre le monde. Il est de ceux qui ont l’étendard scintillant des Défenseurs, dont la cape éclatante chasse les monstres de l’Ombre. Comme tant d’autres, il tente de chasser dans l’Ombre, mais ce n’est pas là que les Monstres se cachent. Ici ne se cachent que les égarés, les blessés, les refugiés de Sa Majesté. Et le Loup se tapit dans les ténèbres, souvent attendant, mais jamais apeuré. S’il est seul, il n’en est qu’ignorant. S’il est avec la meute, il n’en est que plus confiant, certain de ses forces, assuré de vaincre quiconque ose pénétrer son domaine sacré. Il ne s’agit dès lors plus d’un combat contre l’Ombre pour la Lumière, mais de défendre un bien, de protéger les siens. Et quel combat plus insensé pour un Loup, que celui de l’éternel ballet de forces qui le dépasse?

« Qu’est-il arrivé à mon loup Kenelm ? » C’est une douce Voix, un ton si doucereux qu’il en donne des frissons. Mais la Colère est là, couvant contrôlée à la perfection, sous les traits de la perfection statuaire de l’homme-loup. C’est comme une sentence prononcée, à laquelle on ne peut que répondre. Les ténèbres se penchent, l’Ombre se fait oppressante, et j’entends presque les échos lointains de sa Colère. Sa phrase suscite des braises dans mon esprit. Mais l’Etincelle s’embrase, la flamme surgit. « Keyne. » Rectification peut être trop hargneuse, mais la prononciation de ce Kenelm sonne à mes oreilles comme une terrible punition. Il n’y avait que lui pour m’appeler ainsi, et seul Cadfael possédait ce droit. Faible grognement en comparaison de la Colère terrifiante et glaciale de mon interlocuteur, et pourtant, Elle est là, coule dans mes veines comme le ferait le feu dans les tronçons d’une épée nouvellement formée. Envolée l’ignorante gamine apeurée de ce qu’elle est ; il n’y a que la Colère, vivace, brûlant tout sur son passage. « Ton loup? » Les yeux dans les yeux, Colère contre Colère, Feu contre Glace. La scène se rejoue une fois de plus devant des yeux qui connaissent le jeu par cœur. Il bondit, j’intercepte, Fael tue. Fin de l’histoire, rideau. Les dents serrées, chaque muscle, chaque parcelle de peau tendue par la Colère embrasante. « Il a mérité son putain de sort. Il est mort, coupable de sa propre erreur. » Froissements de parchemins, odeur d’encre versée, c’est de sa faute si Cadfael est mort. Agité d’un brusque mouvement, ma main se saisit du t-shirt, l’écarte, et dévoile l’horrible cicatrice qui orne la blancheur de ma peau, zigzaguant dans des directions imprécises, souvenir cuisant d’une bête si assoiffée de sang, qu’elle jetait son dévolu sur n’importe qui. « Il est le seul responsable de sa mort. » Ma main lâche le vêtement, il reprend sa place. Qu’il explose de colère, la Louve attends. Je détourne les yeux, la Colère toujours brûlante, la morsure de ce loup bien trop présente encore dans mon esprit, comme dans mon corps. Je n’ai pas oublié les crocs, et cette soif sanguinaire d’attaquer. L’avait-il envoyé ? Un instant, cette terrible idée traverse mon esprit, et mes yeux reviennent sur sa silhouette ombreuse. Avait-il envoyé ce loup hors de sa tanière pour nous attaquer délibérément? Ou n’était-ce là qu’un ordre de son très cher paternel?


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MessageSujet: Re: « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne   « Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…» feat. Keyne Icon_minitimeJeu 7 Mar - 21:25



Viens à moi pauvre enfant, que je t'enseigne comment vivre…
et sous l'astre lunaire, j'hurlerai l'amour que je te porte


Deux ans. Un temps considérable, et la fois, peu important. Tout dépend de quel côté se placer. Pour ma mission, c’était bien trop long, au point que j’en avais été jusqu’à la reléguer au second plan pour mieux m’occuper du reste, de la protection du reste de la meute par exemple, un devoir dont mon paternel semblait se moquer éperdument depuis quelques temps, depuis quelques années, et plus encore maintenant qu’une guerre se préparait lentement, menant tout homme et femme sur le front. L’intérêt de mon Alpha semblait se situer sur la supériorité de notre race, sur le fait que la chose était à prouver. Une guerre de terreur. Moi dans tout ça, j’obtenais le devoir relégué, ainsi que toutes mes autres tâches. Et voilà que ma mission initiale, celle que je n’avais jamais réussie à mener à bien, me rappelait à l’ordre, sous les traits de cette beauté inviolée. N’avais-je pourtant tout mit en œuvre pour retrouver le responsable ? Un loup ne meure pas aussi facilement, pas avant une dernière morsure, aussi ne doutais-je pas de mes capacités, laissant mon regard s’évader dans les journaux à la recherche d’une quelconque information sur l’attaque d’un lycan, ou la malheureuse aventure d’un éventuel mordu. Sans rien. Sans succès. Jusqu’à ce que le fantôme de mon défunt loup ne réapparaisse sous une délicieuse odeur, et sous un visage oublié. Ah Merlin, qu’avais-je donc fait pour mériter cela ? Dure épreuve pour le Bolverk que je suis, pour le second de la meute que rien ne doit écarter de son chemin. Et pourtant… Comment pourrais-je même me résoudre à obliger la louve à me suivre, à se rendre dans un lieu perdu, oublié, ou tout simplement évité des simples sorciers ? Ce lieu où seuls les lycans sont admis, où seuls eux peuvent comprendre ce que le comparse ressent. La livrer en pâture à la justice des loups. Eut-elle été une simple humaine, que l’affaire aurait été simple, et n’aurait élevée aucun remords dans le cœur de ceux qui demandaient à être vengés. Mais elle… Ah Merlin, non. Ni jugée, ni condamnée. Mienne. Voilà ce que le loup, la bête en moi clamait. Quand bien même cela faisait moins d’une heure que je me remémorais d’elle, je la considérais déjà comme étant mienne, totalement, partiellement, alors que je n’avais pas même encore eu l’audace de la courtiser. Un jour à tout hasard… Jamais peut-être. J’avais cette possibilité d’éviter la colère des miens, encore fallait-il pour cela que l’ancienne gryffondor me conte son histoire, un aveu qui serait difficile, à n’en pas douter.

Car voilà la colère qui la gagne petit à petit, bien moindre comparée à la mienne, n’éveillant qu’un simple haussement de sourcil, alors qu’elle ose se dresser face à moi. Aucun des miens n’aurait seulement osé, et pourtant, elle s’y risque. Sa louve qui s’interpose certainement, protégeant son âme sœur, comme ma bête le fait bien souvent, pour intimer au respect ou rappeler un ordre clairement énoncé. Intense. Au point que j’apprécierai grandement de la plaquer sous mon être, me noyer sous son parfum farouche, et la combler au delà de ses espérances. Le désir m’attaque, bientôt rattrapé par la réalité. « Il a mérité son putain de sort. Il est mort, coupable de sa propre erreur. » Nouveau grondement, plus intense cette fois-ci, alors qu’elle ne semble pas comprendre la méprisable vérité qu’elle est en train d’énoncer. Il serait inutile de la gronder comme une enfant, plus encore d’entrer dans une rage à son encontre. C’est alors qu’elle esquisse un geste plus ou moins étrange à mon regard, laissant à ma vue le soin d’observer son épaule, le grain de sa peau qu’il ne me tarde que trop de goûter de nouveau. Inutile de nier, la cicatrice ne m’émeut pas même une seconde, n’arrache en moi aucune compassion. « Il est le seul responsable de sa mort. » Cette fois, j’attrape mon paquet de cigarette calé quelque part dans une de mes poches. Seul vice qui suffirait à calmer la douleur qui m’étreint, blessé par sa façon de voir les choses. Aurait-on put croire la chose possible ? L’homme mort, n’était pas un mauvais bougre, seulement tête brulé tout au plus, et bien trop désireux de faire ses preuves d’autre part. J’ignorai ce qu’il avait put se passer, et ne voulais pas même le savoir. Voilà ma putain calée au coin de mes lèvres, mon briquet ne tardant pas à l’enflammer, la première taffe rougeâtre venant se perdre dans l’air, alors que mon regard devenu sauvage s’attarde sur ma virulente compagne. Je repousse finalement la bête, rachetant mon regard humain. « Ma douce Kenelm… » J’ignore le fait qu’elle m’ait reprit. Je n’ai jamais aimé que son prénom tout entier, dès l’instant où je l’ai su. « Pas plus que tu ne peux être consciente lorsque la lune caresse ta peau, il ne l’était. Crois-moi, si l’un de nous avait voulu que tu deviennes l’une des nôtres, tu aurais été attachée quelque part, à la porté de mon père qui se délecte le plus de cette pratique. » Une pause, alors que je repousse une nouvelle volute de fumée. « Il ne méritait pas son sort, pas plus que tu mérites ce qui t’arrives me diras-tu. Mais à l’inverse de lui, toi tu respires encore, et tu as encore tes frères pour t’aider à supporter ce tour du destin. » Mon ton se fait las, je ne lui dis pas tout, le fait que sa fille ne pourra plus serrer son père dans ses bras pour exemple. « Tu ne me facilites pas les choses Kenelm… Alors je vais continuer ma leçon. Après l’alpha, vient le Bolverk, son bras droit, l’exécuteur de la meute, et celui qui reprend les responsabilités du chef de meute lorsque celui-ci ne veut pas s’occuper de certaines tâches. Autrement dit, le pire homme après celui-ci. Il a été confié une mission au Bolverk, il y a deux ans. Retrouver le loup qui manquait, ou son assassin si ce dernier n’est plus. Traduire ce dernier à la justice… et l’exécuter. » Je laisse mes derniers mots en suspens, l’observe, attends une réaction. Je sais que je ne la tuerai pas, mais j’ose espérer qu’elle réfléchira. « A ton tour de poser une question si tu le souhaites. »

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