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| a gentleman is simply a patient wolf (s) | |
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Remus Lupin
i'm still fighting, but so hurt
‹ sent owls : 48 ‹ first log-in : 13/09/2013 | Sujet: a gentleman is simply a patient wolf (s) Mar 17 Sep - 21:04 | |
| “Sleep is made for dreaming.” Unknown Ce livre à la reliure de cuir abîmée qui est posé sur ses genoux, ouvert un peu au hasard – mais pourquoi serait-ce si grave, après tout, puisqu'il l'a déjà lu, il le sait sans même avoir regardé le titre – et dont les pages se tournent à un rythme irrégulier, au même titre que sa jambe qui tremble inconsciemment, Remus ne le lit pas. Ses yeux le parcourent à peine, effleurant légèrement les pages du regard sans lire tous les mots – la majorité semble bien trop floue pour qu'il puisse les déchiffrer, et les autres ne réussissent pas à le captiver – et trahissant son manque de concentration de par leur mouvement. Ils fixent la page, se détournent pour regarder les médecins qui passent devant la chambre, puis retombent sur le livre, avant de remonter sur le visage encore endormi de Sive. Et c'est au tour de ses sourcils d'entrer dans cette danse infernale, qui ne se cesse sous aucun prétexte, en se fronçant, ponctués par les soupirs qui s'échappent d'entre ses lèvres. Encore, ses yeux glissent sur la montre qu'il porte au poignet, ses doigts remettent en place ses lunettes qui commencent à tomber le long de son nez, et encore un soupir. On dira sans doute que c'est l'inquiétude qui a pris le dessus sur ses gestes, qui en a fait sa marionnette suspendue par des fils invisibles, tenus eux même par une présence qui n'a pas encore daigné se montrer. Cette même inquiétude qui l'aurait poussé, selon les dires de quelques infirmières qui se promènent dans le coin, qui passent dans les couloirs et jettent des regards qu'il juge quelque peu indiscrets quant à la situation malgré le fait qu'ils soient là pour vérifier qu'aucun problème n'est survenu, à rester assit dans cette même chaise toute la nuit, depuis que l'on a apporté cette « charmante demoiselle » à Sainte Mangouste. Elles ne comprennent d'ailleurs pas pourquoi une telle inquiétude s'empare du jeune homme, alors qu'elles lui ont expliqué à plusieurs reprises qu'il était tout à fait normal de ne pas se réveiller tout de suite après un Stupéfix de cette puissance reçu en plein dans le dos, et ont sans doute commencé à parloter derrière la porte de la chambre quant à la possible relation qui unit ces deux là. Lorsque l'une se demande s'il s'agit de sa petite-amie, l'autre lui répond que ça ne doit pas être ça, car si c'était le cas, il serait entrain de lui prendre la main et de lui parler pour qu'enfin elle se réveille, et qu'il puisse souffler un bon coup. À la première de répliquer que si ça se trouve, il s'agit là d'un couple naissant, de quelques jours à peine – si ce n'est quelques heures – et que, comme on peut le lire dans les livres pour sorcières en manque d'histoires à l'eau de rose, il s'agit là d'un amour timide qui le pousse à rester dans le fauteuil qu'elles lui ont apporté – et, rajoute-t-elle, ça expliquerait sans doute pourquoi sa jambe continue de trembler de la sorte depuis leur arrivée, puis le fait qu'il n'ai toujours pas fermé les yeux. Le dernier point, comme presque l'intégralité de ceux qui l'ont précédé, est faux : ce n'est pas que Remus n'a pas fermé l'oeil depuis que Sive a été transportée à l'hôpital, mais tout simplement que c'était par phases seulement, quelques minutes grattées par-ci par-là pour pouvoir dire qu'il a dormi. Mais d'être envoyé en mission par l'Ordre dans le but d'aider l'une de ses amies, forcément, ça ne laisse pas indifférent. Surtout aux vues de l'issu du combat mené : malgré l'effort de l'équipe dont il faisait partie, celle à qui ils devaient venir en aide – et qui n'est pas non plus n'importe qui, après tout – s'est tout de même retrouvée à l'hôpital, allongé dans un lit qui n'aurait pas dû l'accueillir. Remus soupire, encore. Au final, ça n'est même pas réellement de l'inquiétude qui s'est emparée de lui, quoi que tout de même, puisqu'il sait parfaitement que les infirmières ont raison et que, d'une minute à l'autre, elle est susceptible de se réveiller. Mais plutôt une pointe d'agacement et de colère mélangées, le tout dans un mélange détonnant dont il aurait préféré ne jamais connaître le résultat ; ça ne lui ressemble pas, après tout. Lui qui est le plus calme des quatre, le plus posé, peut-être même le plus réfléchit. Remus, c'est celui qui relativise lorsque les autres n'en sont pas, plus capables. Il est là pour apaiser les esprits, pour dire cette bonne parole que tout le monde attend en temps de crise ; là, la bonne parole, il ne la trouve pourtant pas. Même si Sive n'est pas morte – pourtant, être la sœur d'un Auror n'est pas un crime, et il fut surpris d'apprendre que les mangemorts l'attaquaient uniquement pour cette raison, pour pouvoir s'en servir comme d'un appât par rapport à son frère – Remus n'arrive pas à considérer la mission comme une réussite. Il ne le dit pas, n'en montre aucunement les signes en dehors de ce tremblement de jambe qui refuse de le lâcher, mais c'est un goût amer qu'il a gardé dans la bouche, celui qui prouve qu'au final, il n'a pas fait ce qu'il aurait dû faire, ni ce qu'il aurait réellement pu, affaibli par la dernière pleine lune d'il y a quelques jours à peine. Il ravale alors soupirs et autres râles qu'il pourrait avoir, inspire longuement et fini par reposer les yeux sur ce livre dont il a continué à tourner les pages. La première phrase qu'il lit le faisant froncer les sourcils, il referme le bouquin sur ses doigts pour en regarder le titre. « L'histoire de Poudlard ». Lu, relu, re-relu durant toute sa scolarité, avant, et même encore après. Ce livre qui n'a désormais, il en est presque sûr, plus aucun secret pour lui. Tant est si bien que, doucement, il retire ses doigts pour le fermer totalement, le reposant précautionneusement dans sa sacoche en cuir posée à côté du fauteuil, avant de reposer son regard sur Sive, l'endormie. Seulement quelques minutes plus tard, enfin, il la voit se réveiller. Redressement léger, simplement. Remus ne s'avance pas, pour lui laisser l'espace suffisant pour respirer à son réveil. Ses yeux se rouvrent, il la regarde et, lorsqu'elle pose son regard sur lui, il se contente d'un petit sourire agrémenté d'un : « Tu n'as pas trop mal à la tête ? Fais gaffe en te redressant. », sans entrer dans les détails directement, pour lui laisser le temps de revenir à elle-même et, selon la présence ou l'absence de souvenirs qu'elle garde de la nuit, il lui expliquera. |
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Sive Maeterlink
this war isn't my war
‹ sent owls : 24 ‹ first log-in : 13/09/2013 | Sujet: Re: a gentleman is simply a patient wolf (s) Mer 18 Sep - 20:21 | |
| Ses paupières s’entrouvrent, se referment, se rouvrent. Ses yeux papillonnent pour mieux accueillir le blanc trop blanc de l’endroit, tellement immaculé qu’il lui en ferait presque mal. Un blanc sans tâches mais sans couleurs, le genre de blanc qui n’est absolument pas naturel. Le genre de blanc qu’on ne trouve pas n’importe où. Sive frissonne, ses yeux qui fixaient jusque là le plafond s’évadent jusqu’à l’autre bout de la pièce où il y a un lit vide aux draps tout aussi blancs et une petite table à côté mais il n’y a rien de posé dessus. Ses sourcils se froncent, elle tourne légèrement la tête pour regarder de l’autre côté, cherchant un indice qui pourrait la renseigner, et son regard se pose finalement sur Remus, assis dans un fauteuil, près d’elle, à la fixer d’un air un peu inquiet. Remus, son ami depuis quelques années déjà, depuis un certain été, lors de leurs quinze ans. Remus, c’est le genre de personne sur qui on sait qu’on peut toujours compter, quoi qu’il arrive, et aujourd’hui en est bien la preuve. Elle l’aime beaucoup, Sive. Ils s’entendent bien et après tout, il a de nombreuses qualités qu’elle apprécie. Il est intelligent, lit beaucoup – ils s’échangent en effet régulièrement des livres – sait se faire discret quand il faut mais n’hésite pas non plus quand il sent qu’on a besoin de lui. Mais elle n’a aucune idée de la raison de sa présence ici. Certes, il est certain qu’il est là pour elle, mais comment savait-il qu’elle se trouvait ici ? Elle se redresse doucement, comme il le lui a préconisé, sans toutefois cesser de le regarder. - Remus ? Qu’est-ce que tu fais là ? Elle porte sa main à sa tête, gémit faiblement, - Je me sens comme si j’avais été piétinée par un troupeau de centaures. Elle le détaille, avant de froncer les sourcils à nouveau, balayant la pièce des yeux. Plus important encore : qu’est-ce qu’elle fait là ? Elle a compris maintenant, Sive, avec cette vue d’ensemble, elle sait où elle est. Mais elle ne sait pas exactement pourquoi. Ce blanc n’est celui que d’un genre d’endroit : les hôpitaux. Sainte Mangouste. Mais comment est-elle arrivée là au juste ? Des souvenirs, Sive n’en a pas tant que ça. Elle réfléchit un instant, tente de se rappeler de quand date son dernier. Est-elle seulement en mesure de le dire ? Elle ne sait plus, elle ne sait rien et elle a envie de pleurer à trop voir cette chambre d’hôpital sans vraiment savoir ce qu’elle fait là, ce qu’il s’est passé. Elle aimerait bien lui demander, à Remus, la raison de sa présence à l’hôpital mais elle se refuse à cette faiblesse. Elle peut se souvenir – peut-être pas de tout, certes, mais au moins d’une partie, d’une bonne partie, l’essentiel. Mais déjà, elle hésite, comme si une partie d’elle pensait préférable de chasser les événements de la veille de son esprit à jamais. Peut-être l’est-ce réellement, mais elle ne peut l’accepter : elle doit savoir. Une nouvelle fois, elle apprécie la présence aussi réconfortante que rassurante de son ami, n’osant pas imaginer ce que ça aurait été de se réveiller ici, seule et sans réponses. Elle voudrait lui faire un sourire et lui dire Merci d’être là, vraiment. C’est gentil d’être resté et d’avoir attendu que je sois réveillée. Tu as mauvaise mine, tu sais, tu as eu le temps de dormir ? Il faudrait que tu te reposes et.. Je meurs de faim. Viens, Remus s’il-te-plait, partons d’ici. Je ne veux plus voir ce blanc et ce vide, c’est maladif ici. Je ne suis pas malade, je n’ai rien à faire là. Emmène-moi dehors. Allons manger quelque chose, tu veux ? Une glace ? Ou bien quelque chose de plus consistant au Chaudron Baveur ? Et il faut que je passe au magasin pour. Mais. N’est-elle pas censée travailler aujourd’hui ? Quel jour est-il ? Elle ne pensait pas, hier, qu’elle allait être en congé, en fermant la boutique. En fermant la boutique. Cela lui revient maintenant. Il était un peu plus tard que d’habitude parce qu’un client particulièrement agaçant lui avait tenu des propos sans queue ni tête en lui rapportant toutes sortes de symptômes étranges et elle avait dû l’écouter et attendre qu’il ait fini pour pouvoir partir, on ne mettait pas les clients à la porte. Elle était pressée de rentrer : elle était fatiguée et il faisait déjà nuit, elle ne tenait pas à s’attarder trop longtemps, même si elle-même savait qu’elle faisait parfois preuve d’excès de prudence. Elle se sentait bizarre, ce soir-là et elle avait hâte de rejoindre son lit, son chat et son thé, petite routine habituelle. Sive n’avait rien de téméraire ou d’aventureux. Nouveau froncement de sourcils. Elle ne se souvient pas vraiment des événements dans un ordre chronologique, ce sont surtout des images qui lui reviennent et des sensations. La clé dans la serrure. Le soulagement alors qu’elle s’éloignait dans les ruelles. Son cœur qui battait un peu plus vite que d’habitude parce qu’elle avait l’impression d’entendre des pas. L’inquiétude qui avait pris possession d’elle. Le son de ses bottines sur les pavés lorsqu’elle avait accéléré. Dès qu’elle les avait vus, elle avait compris. Rien qu’à voir leurs silhouettes encapuchonnées et la façon dont ils avançaient vers elle. Et elle avait su. Elle se souvenait précisément de cette pensée. Elle s’était dit qu’elle allait mourir, mais pas seulement mourir, s’éteindre simplement, non, mais d’une mort qui serait délivrance parce qu’elle aurait souffert avant. Après tout, les mangemorts n’étaient pas réputés pour leur indulgence. Un écart pour éviter un éclair. Elle n’a pas le temps de voir venir le suivant. Une douleur fulgurante. Elle s’écroule. Et puis plus rien. Mal à l’aise avec les souvenirs qui lui reviennent, elle se tortille dans le lit, garde une main devant son visage, comme pour se cacher un peu plus. Se cacher de quoi ? Des souvenirs ? Des mangemorts ? De Remus ? Et c’est peut-être cette dernière supposition qui est la bonne. Sive n’a jamais été particulièrement forte, et elle est loin d’être courageuse, mais exposer sa faiblesse ici-même sous les yeux de son ami qui a patienté toute la nuit pour la voir se réveiller, elle juge ça tout sauf décent. Mais Sive n’a pas de barrières pour se protéger, pas d’impassibilité à exposer au monde. Alors elle se cache en espérant qu’il ne cherchera pas à percer la faible défense qu’elle s’est constituée. Qu’il comprendra qu’elle a besoin de se retrouver seule avec elle-même pendant quelques minutes. Elle a un frisson qui n’a rien à voir avec le froid, et enfin, lève ses yeux clairs sur celui qui attend toujours une réaction de sa part. Elle a besoin de lui pour reconstituer la scène, pour qu’il lui apporte les souvenirs qui lui manquent. - Qu’est-ce qu’ils me voulaient ? Comment je suis arrivée là ? |
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