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 (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness »

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Eden E. Nott

a lie in order to get at the truth
Eden E. Nott

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MessageSujet: (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness »   (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness » Icon_minitimeDim 15 Sep - 20:59

Fear of happiness.

(STANISLAW JERZY LEC) ✫ « Les anges ont eux aussi leurs diables, et les diables leurs anges. »
________________
Les lourdes larmes du monde ne t’atteignaient pas plus que la guerre. Rien ne faisait de vague sur ton visage de marbre, douce princesse glacée aux airs angéliques. Tu déambulais sur le Chemin de Traverse avec un calme paradoxal par les temps qui couraient, comme si tu n’étais pas concernée. Tu cachais juste la vérité, ta vérité. Ton père te pensait loyale envers sa cause, éduquée en tant qu’héritière de ce sang si pur qui coulait dans tes veines. Ta mère t’imaginait déjà une bague au doigt, la Marque sur l’avant-bras, un gosse dans les pattes, docile et obéissante. Tu donnais à voir cette seule indifférence pour ne jamais être suspectée, et parce qu’elle était en partie vraie. L’enseignement de l’Occlumancie t’avait appris à fermer ton esprit, avait fermé ton cœur par la même, et déréglé les bases de cet esprit enfantin perdu depuis longtemps. Baignée de contradictions, tu observais le monde avec objectivité, cette même objectivité qui te poussait à jouer les agents doubles. Il n’était pas plus juste d’être martyrisé pour les erreurs de ses parents que d’être bien né dans une famille violente. Il n’était en rien juste de faire la guerre aux mauvais coupables. C’était aux idiots, aux salauds, aux violeurs, qu’il fallait couper les doigts, la langue, qu’il fallait donner les mortels baisers des détraqueurs. Tu n’étais pas une idéaliste, loin de là, car au fond, il t’aurait fallut croire en l’avenir, pour cela. T’étais juste témoin d’atrocités intolérables ; parmi les assassinés, il y avait de brillants chercheurs potentiels, de jeunes enfants, des innocents… quand toi, traîtresse parmi tant d’autres, tu vivais sans être inquiétée. Tu n’étais pas la plus grande occlumens qui soit et ton jeune âge y marquait des failles, toutefois tu étais protégée contre la plupart des sorciers… que dire ? Merci papa ? Tu le remerciais en te retournant contre ses préceptes.

Tes pas sur le sol raisonnaient presque tant la population se faisait rare. Les gens, terrifiés, restaient terrés chez eux comme des rats. Finalement, t’étais pas plus courageuse qu’eux : tu ne choisissais ouvertement aucun parti. Le noir de la robe qui épousait tes courbes te donnait cette apparence d’obscure partisane d’un Lord que chacun craignait, seul le bleu profond de tes yeux contrastait avec ce manque incontestable de couleurs. Pourtant celui à qui tu venais rendre visite savait pertinemment que personne n’avait à craindre de toi de quelconques violences, de quelconques représailles… blanche colombe aux ailes de jais. Tu l’avais défendu à Poudlard et tu revenais, parfois, voir s’il s’était enfin décidé à prendre sa vie en main, à se rebeller. Tu avais appris son allégeance par ton père. Les Nott, charmants Mangemorts. Sauf toi. Ce n’était qu’une question de temps, selon les murmures de beaucoup. Pauvre d’eux, si naïf. Lorsque tu poussais la porte de l’apothicaire, un sourire en coin venait se loger sur tes lèvres rosées, signe d’exaspérante assurance. Même à Snape, tu mentais. Même à Snape, tu dissimulais des choses ; et parmi toutes celles que tu taisais, il y avait la plus grande : tu étais bien plus fragile qu’il ne pensait l’être.

« Snape, tu t’es planqué où, cette fois ? » Le timbre mielleux de ta voix t’offrait des intonations douces parmi la froideur habituelle de tes mots. Ton père disait souvent que la nature t’avait pourvue de tous les avantages pour mieux tromper l’adversaire, si bien que ta répartition à Serpentard n’avait étonné aucun membre de ta lignée. Une tradition, la roublardise. Toi, tu cherchais encore le pourquoi de ce choix. « Encore le nez dans tes ingrédients ? » Tu scrute patiemment la pièce, songeant que le propriétaire des lieux ne doit pas se trouver bien loin du vendeur, mais où ? « Me dis pas que Potter t’as enlevé, j’serais forcée de lui tordre le cou… » Taquine, provocatrice, comme toujours. Exaspérante selon bien de tes camarades. Au moins, t’assumais d’être peu appréciée. C’était souvent comme cela, avec les gens dépourvu de capacité à s’apitoyer sur le sort des autres. Ton rôle, tu le jouais à la perfection, parce que vérité à mi-temps.
(c) AMIANTE, TUMBLR, HOLLOW ART.



Dernière édition par Eden E. Nott le Lun 16 Sep - 15:53, édité 1 fois
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Severus Snape

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Severus Snape

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MessageSujet: Re: (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness »   (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness » Icon_minitimeLun 16 Sep - 14:56





















 ❝ Fear of hapiness ❞
« Le paradis c’est l’enfer » ~




Pour un humain, avoir mal, c’est comme respirer, dit-on souvent. Pour ma part, je devais souffrir d’une sérieuse infection des poumons tant chaque inspiration m’arrachait un cri de douleur. Une plainte déchirante qui, pourtant, restait muette. Car partout autour de moi régnait un doux silence, à peine troublé par le crépitement des flammes sous le  chaudron, le clapotis de la pluie contre la vitre poussiéreuse ou encore, le bruissement des pages d’un livre que l’on tourne. Recroquevillé dans le coin le plus sombre et le plus sale du réduit qui servait de réserve, j’étais plongé dans la lecture de ce recueil pour enfants qu’une fillette avait égaré dans la boutique, quelques heures plus tôt. Les contes de Beedle-le-Barde. Je n’étais pas de ces enfants à qui l’on avait lu moultes histoires, le soir, avant l’heure du coucher. A l’heure où la plupart des mères caressaient affectueusement les cheveux de leurs chérubins pour les guider vers le pays des rêves, la mienne était occupée à refermer les blessures infligées par le Monstre. Je découvrais donc pour la toute première fois l’histoire de ce sorcier talentueux et riche qui, bien résolu à ne jamais tomber dans ces innombrables pièges tendus par le sexe faible, avait décidé d’arracher son cœur de sa poitrine : « Le sorcier au cœur velu ». Cette histoire me fit l’effet d’une gifle. Le ton était tellement juste, la décision de cet homme tellement sage… Sa conclusion, néanmoins, me laissait amère. Pourquoi diable avait-il fallu qu’il cède ? Pourquoi avoir cherché à reloger dans sa poitrine ce cœur devenu velu et, par la même, inutilisable ? Je m’étais toujours dit que sans cet organe détestable coincé dans ma poitrine, le bonheur aurait été beaucoup plus simple à conquérir ! Pas de jolie rousse au sang moldu pour venir le gâcher…

« Pendant un instant, le sorcier triomphant resta à genoux, un cœur dans chaque main. Puis, il s’affaissa en travers du corps de la jeune fille et mourut. » Cette fin m’arracha un reniflement dédaigneux. Pathétique. L’air songeur, je posai une main crispée sur ma propre poitrine, enfonçant mes ongles jaunâtres dans ma peau comme dans l’espoir d’arracher ainsi mon cœur à mon tour. Près de moi, la potion qui mijotait dans le chaudron émit alors un sifflement alarmant. Je soupirai, laissant mon bras retomber mollement le long de mon corps avant d’entreprendre  de mélanger à nouveau la mixture. Cinq fois dans le sens des aiguilles d’une montre. Dix fois en sens inverse. Les potions. Enfin une science exacte, un art qui ne supportait pas l’approximation, l’à peu-près, l’imprévu… De quoi satisfaire mon intelligence et mon sens du détail tout en m’offrant enfin un domaine dans lequel j’excellais. Dans des gestes précis et minutieux, j’ajoutai les œufs de serpencendre avant de laisser reposer le tout. C’est alors qu’une fois forte et familière s’éleva non loin de là, dans la boutique.

-Ici ! sifflai-je, les dent serrés, sans préciser davantage ma position. Elle venait souvent me rendre visite depuis que l’apothicaire avait accepté de m’engager, à ma sortie de Poudlard. Elle savait pertinemment où me trouver. Potter et ses larbins ne m’ont pas rendu visite aujourd’hui. C’est bien dommage, d’ailleurs… Je travaille sur une nouvelle potion et j’aurais eu grand besoin de leurs talents de cobayes…

Mes deux petits yeux sombres lançaient des éclairs menaçants lorsqu’Eden vint enfin me rejoindre mais elle et moi savions pertinemment que mon apparente hostilité retomberait comme un vulgaire soufflé si Potter et ses acolytes entraient dans la boutique à cet instant. D’un geste sec, je refermai les Contes de Beedle-le-Barbe avant de laisser mes doigts courir un moment sur le sol poussiéreux… jusqu’à soulever la latte du plancher sous laquelle je cachais une bouteille d’hydromel déjà bien entamée.

-L’allégorie du Paradis s’aventure jusque dans mon Enfer…, commentai-je d’un ton froid, ne manquant jamais une occasion d’ironiser sur le prénom de mon acolyte. Que me vaut cet honneur ?

Pas de bonjour à proprement parler, pas d’effusion de joie ni de sourires hypocrites. C’était ainsi entre nous. Depuis toujours. Je risquai néanmoins un regard dans sa direction. Un coup d’œil rapide, furtif. Juste assez longtemps pour remarquer à quel point elle était sublime, comme à son habitude. Le genre de filles que Potter aurait voulu avoir à son bras s’il ne se pavanait pas déjà avec… Je sentis malgré moi le rose me monter aux joues. Nouveau reniflement dédaigneux tandis que je sortais deux verres au moins aussi sales que la pièce dans laquelle nous nous trouvions.



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Eden E. Nott

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Eden E. Nott

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MessageSujet: Re: (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness »   (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness » Icon_minitimeLun 16 Sep - 15:51



Fear of happiness.

(STANISLAW JERZY LEC) ✫ « Les anges ont eux aussi leurs diables, et les diables leurs anges. »
________________

Le Paradis. Ainsi te taquinait-t-il, souvent. Tu ne te voyais en aucun cas comme une figure positive, et en y réfléchissant, pourtant, tu portais ton prénom, ton identité complète à vrai dire, comme le blason suprême, symbole de ta vérité intérieure. Eden, le Paradis, oui, mais perdu. « Peut-être suis-je Eurydice retrouvant Orphée ? Ou Juliet arrachée à Roméo ? » Tu rebondis, une habitude. Connaît-il seulement cette interminable suite de références, mh ? Les Nott jouaient avec la mythologie, avec les grandes figures de l’histoire, de la littérature. Destinée au malheur, voilà ce que, par la naissance, tu étais. Il te demande ce que lui vaut cet honneur, et un sourire presque entièrement sincère effleure brièvement tes lèvres. « Puis-je seulement abandonner mon seul ami, Severus ? » Rarement usais-tu de ce si solennel Severus. Snape t’était naturel, d’une affligeante normalité. Quand les uns l’affublaient de sobriquets stupides, quand les autres se plaisaient à le nommer Sevy, tu optais pour une proximité toute autre. Severus, c’était ta marque personnelle d’affection, de ces accents tendres et si rares.

Tu t’agenouilles tout près, face à lui, sombre silhouette dans ce lieu si peu digne de son talent. La dentelle s’étale à même le sol. La digne enfant, auprès de lui, se fiche des convenances. Peut-être es-tu pure, pas lui. Peut-être es-tu riche, pas lui. Qu’importe ? Vous étiez si loin de telles considérations. Il te regarde à peine. T’a-t-il jamais regardé ? Pas vraiment. Pas à ta connaissance. « Vas-tu rougir à chaque pensée ? » Tu ne comprends que peu de personnes en ce bas monde. Ta piètre empathie comprend fort mal l’amour, l’affection, toutes ces choses abstraites. Mais tu as intégré le désir, la frustration, la souffrance aussi. Tu sais que Potter se lie à Evans tout en écartant allègrement Snape. Ca te désole. En tissant un lien protecteur à son égard, tu t’es irrémédiablement affaiblie en tous faits le concernant. Tu compatis, voudrais qu’il se batte. Alors tu souffles : « Ne détourne pas les yeux. » Maternelle. C’était donc cela ? Pouvais-tu être maternelle ? Oui, quelque chose comme ça. Tu ne voyais aucune honte à trainer avec ce singulier personnage. Sa froideur t’était agréable. Tu te sentais enfin proche de quelqu’un au cœur d’un silence ne nécessitant rien de.. secret. Il n’avait jamais rien exigé de toi. Jamais. Au fond, vous ne vous connaissiez pas, et pourtant. « Je crois que tu devrais la récupérer. Ou lui montrer que tu peux avoir des femmes aussi belles qu’elle. » C’est presque un murmure. C’est presque une douceur, que tu laisses à ses oreilles. Tu n’es pas l’apparence noire et tranchante, indifférente et pragmatique. Tu es la vraie, celle qui ne sort que rarement, celle qui ne se montre pas. Certes les émotions ne se bousculent pas encore, certes tu n’es pas prête à l’enlacer pour le consoler. Mais tu es là, et dans ton regard, il y a ce quelque chose de différent. Il y a ce quelque chose de moins glacial. Ton père te nomme Icy, indomptable iceberg. A-t-il seulement, lui, ce père, eu droit à cet air de biche, cet air angélique ? Tu assumes un instant être un morceau de Paradis. Ce Paradis que tu voudrais lui léguer, toi qui n’en es pas digne, toi qui n’aspire à rien dans l’avenir.

« Ceci dit, tu ne nieras pas que je ne suis pas un exemple. » Qu’est-ce qu’il pouvait en savoir ? Tu t’étais jamais livrée. Tu n’avais jamais rien affirmé au sujet de tes amours, à personne. Certains supposaient que tu étais trop belle pour ne pas avoir divers amants, diverses passions. Qu’avouais-tu, alors ? Que toi aussi tu avais perdu le seul être important ? Non. T’avais eu qu’une aventure. Jamais ébruitée, jamais soufflée. Une aventure sans partage, il t’avait prise égoïstement, telle un trophée, gonflant son propre orgueil. Il s’était tapé une sang-pur, il t’avait délaissée, voilà tout. Et tu avais grandi en te jurant de n’être jamais femme ou maîtresse de quiconque. « Tu prépares quoi ? » Détournement brutal. Tu reportes la conversation sur les potions, pour lesquelles vous aviez tous deux une certaine passion. En la matière, il te surpassait cependant. Ton truc, c’était l’esprit.

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Severus Snape

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Severus Snape

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MessageSujet: Re: (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness »   (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness » Icon_minitimeLun 16 Sep - 17:42





















 ❝ Fear of hapiness ❞
« Le paradis c’est l’enfer » ~




Le Paradis ? Avec le temps, c’était devenu bien plus qu’un vague sujet de plaisanterie à mes yeux. Dérivant dans la barque du vieux Charon, balloté de toute part, je guettais constamment la silhouette de la jeune femme qui, parfois, s’aventurait jusqu’aux rives du Styx. A l’occasion de ses visites – beaucoup trop rares à mon goût – elle s’évertuait à égayer mon Enfer de ces quelques traits d’esprit, m’offrant ainsi un bout de ce jardin d’Eden tant convoité mais à jamais inaccessible. Revigoré par la foi qu’elle semblait placer en moi, j’aurais pu être celui qu’elle voulait : Roméo prêt à défier la mort par amour pour Juliet ; ou encore Orphée résistant en vain à la tentation de regarder sa belle au cours de son ascension vers le monde des vivants. Chacune de nos joutes verbales avait le don de me transporter loin d’ici… Le réveil n’en était que plus difficile. Car à l’évidence, je n’avais rien de commun avec ces personnages de mythologie qu’elle évoquait sans cesse – et sur lesquels j’avais fait tant de recherches pour ne pas passer pour un sombre crétin. Je n’étais rien. Si ce n’est une pâle copie d’un Œdipe frustré, n’ayant jamais réussi à tuer son père ni à posséder sa mère. Un raté.

Ami ? Un néologisme au regard de notre vocabulaire commun. Ce terme m’arracha un léger frisson qui se propagea lentement le long de mon échine lorsqu’elle prononça mon nom, en entier. Un détail qui avait son importance lorsque l’on savait que c’était sa façon à elle de témoigner de son affection. Seul le léger bruissement du tissu de sa robe m’indiqua qu’elle était venue s’agenouiller près de moi, mes yeux restant obstinément rivés sur le sol. Pourquoi fallait-il qu’elle puisse lire ainsi en moi comme dans un livre ouvert et ce sans même avoir besoin de faire appel à la magie ? J’enviais secrètement cette princesse des glaces, cette poupée de porcelaine que rien ne pouvait dérider. Je répondis à cet ordre qu’elle avait soufflé à mon oreille, d’une voix dans laquelle perçait presque une pointe de tendresse. Un nouveau regard furtif dans sa direction, juste assez pour me perdre dans la contemplation de ce regard clair qui contrastait avec le reste de son être. Elle était belle. Elle était riche. Son sang était pur. Pourquoi diable venait-elle me rendre visite dans ce taudis nauséabond ?

Brusque retour à la réalité. Chacun de mes muscles me parut anormalement lourd tandis que je m’emparai à nouveau de la bouteille d’hydromel pour, cette fois-ci, remplir les deux petits verres du liquide couleur miel. Prenant à nouveau conscience de ma médiocrité, je m’étais refermé comme une huitre, presque au même moment que mon acolyte. De manière habile – quoique pas suffisamment pour me tromper – elle détourna la conversation sur la potion que j’étais en train de préparer.

-De quoi pimenter le jus de citrouille de Potter s’il lui prenait l’envie de s’aventurer jusqu’ici…, grommelai-je en haussant les épaules avant de vider mon verre d’une seule traite.  Je n’ai rien à lui prouver. Après tout… Ce n’est qu’une « sang-de-bourbe ».

Cette expression m’arracha un léger spasme, comme si tant de mépris m’avait coûté un effort incommensurable. Comme d’habitude, mon discours était décousu. Mon raisonnement avoisinait celui d’un livre déchiré. Mais ça n’avait aucune espèce d’importance. Eden, elle, savait où je voulais en venir. Je laissai un court silence s’installer entre nous avant de m’immiscer brusquement dans la brèche qu’elle avait ouverte, consciemment ou non.

-Et, tu as raison, en fin de compte… que connais-tu à l’amour ?

Le ton était froid, sans appel. Et pourtant… Elle devait savoir, au fond, que cette pique n’avait pas pour but de la blesser, tout au plus de la réveiller. C’était ainsi. Nous ne nous épargnions rien. Ce réduit était notre ring et tous les coups étaient permis pour forcer l’autre à se livrer.

-Sais-tu seulement combien de riches héritiers au sang pur rêvent de te voir à leur bras ? Et à quel point tous les autres te désirent dans leur lit ? Quand te décideras-tu enfin à quitter ta tour d’ivoire pour rejoindre les humbles mortels que nous sommes ? demandai-je sur le ton mécanique de celui qui aurait appris son discours par cœur. Je remplis de nouveau mon verre pour le lever face à Eden. L’ombre d’un sourire tressaillit au coin de mes lèvres.



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Eden E. Nott

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Eden E. Nott

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MessageSujet: Re: (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness »   (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness » Icon_minitimeLun 16 Sep - 19:54



Fear of happiness.

(STANISLAW JERZY LEC) ✫ « Les anges ont eux aussi leurs diables, et les diables leurs anges. »
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« Sais-tu seulement combien de riches héritiers au sang pur rêvent de te voir à leur bras ? Et à quel point tous les autres te désirent dans leur lit ? » C’était presque rien. Presque. Tu avais accepté ce verre comme n’importe quel autre. Tu réfléchissais à la meilleure réponse à fournir au sujet du jus de citrouille de Potter. Tu l’observais avec attention. Un moment banal entre deux êtres loin de la banalité. Et puis ton sang est venu sur le tapis. D’abord, ce fut une sorte d’imperceptible fissure au travers de ton regard. Le genre de détails que seuls les plus proches sauraient déceler en te scrutant dans le blanc des yeux. Puis le masque s’est fendillé de toutes parts, à l’instant même où l’hydromel vint heurter le sol dans un tintement brisé. Ta main est restée dans le vide, en suspend, souffrance muette de l’enfant solitaire avant que ton bras ne retombe lourdement le long de ton corps. « Je suis maladroite. » Justification idiote. Eden Nott n’était pas maladroite. Contrôlée, psychorigide, maniaque. Pas maladroite. Il avait visé le cœur avec une dure justesse. Seule, tu te serais repliée, tu aurais laissé libre court aux larmes qui menaçaient de passer le barrage de tes paupières. Mais il était là, et tu te battrais contre toi-même pour ne pas chuter bêtement.

L’air revient brusquement emplir tes poumons, comme si, une seconde à peine, le temps s’était stoppé, le long d’un fil invisible. « Nul n’aime jamais la Reine des Neiges. » Une énième énigme. Aux cœurs de glaces n’étaient pas offertes les tendresses des enfants capricieuses, impétueuses. Tu avais de quoi envier, toi aussi, cette Lily Evans dont les longs cheveux de feu traduisaient cette éclatante personnalité. Son âme était bonne, ses actes charitables. C’est ce que chacun se disait. Vous, vous étiez les monstres, les renégats marqués de noirceur. Lui, peut-être, aimerait un jour. Toi… tu te sentais seule. Et quand on fissurait ta carapace, ce sentiment de solitude, ce fardeau, élargissait son territoire. « Ne la traite pas de « sang-de-bourbe ». Ca ne te sert à rien, en plus tu le regrettes. » La sincérité s’infiltrait partout dans tes mots, dans ce regard le couvant de tendresse, dans le tremblement léger de tes doigts posés tes cuisses – méthode inefficace dans le but de les discipliner. Reprendre le dessus. Tu n’avais plus que cela en tête. Tu te mettais à le comprendre mieux que jamais, à faire preuve de plus d’empathie que de raison. Tu étais l’enfant paumée dans un jardin intérieur bouffé par les ronces. L’Eden oubliée à la nature se piquait seule l’âme aux griffes des plantes carnivores de ses pensées décousues. T’étais un amas de contradictions, château de cartes s’effondrant. Pour se ressouder aussitôt. Lutte acharnée pour ne pas lui offrir trop d’armes à ton encontre.

« Tu veux du vrai ? J’y connais rien. Absolument rien. Je ne suis pas capable d’aimer normalement. Je ne suis pas capable de ressentir tous les trucs qui ont l’air de te tourmenter. » La glace s’était reformée, fine couche, sur tes traits. Le marbre immobile lui avait éclaté à la gueule, et sans doute ne te regarderait-il plus de la même manière. Qu’importe. S’il t’abandonnait, il serait relégué au rang de tous ces autres. Tu n’étais plus à une perte près, bien que voir Snape se détourner te tuerait sans doute un peu. Tu avais, sans l’avouer, besoin de cette amitié. « Je suis née Nott, je mourrai Nott. » Tu t’appliques à réparer ta bêtise d’un coup de cette baguette de Tilleul argenté que tu aimais tant. Le verre n’était plus cassé. Tu aimais à croire que toi non plus. « Si les humbles mortels me voulaient, ils m’auraient. Ni toi, ni les autres, au fond, n’en avez envie. » Et un sourire en coin répond au sien, à retardement. Il ne t’a pas véritablement blessée, il a simplement percé la coque du Titanic. « Crois-tu vraiment que si je n’étais pas dénuée de toutes ces choses qu’aiment les hommes, je serais encore une des rares sans fiançailles, sans mariage ? » Tu te penches, un peu. Sans doute ne s’y attend-il pas, car ça n’est pas ton genre. Un baiser, sur la joue. Tu venais de déposer un baiser froid sur sa peau pâle. Quelques résidus de tendresse, de faiblesse, s’étaient accrochés dans ce geste, mais rien de plus. La triste vérité, à l’état pur, toute nue. Tu étais capable, pour lui, de tout l’altruisme du monde, mais tes gestes restés dans cet horrible contrôle, offrande de ton éducation imparfaite. « J’ai jamais rien appris des relations humaines mais objectivement, tu pourrais avoir ce que tu veux. T’étais un Serpentard. Un brillant Serpentard. Potter, c’est quoi ? Un prétentieux. Profite de ta chance. Tu peux choisir, moi pas. » Un souffle, un murmure. « Je t’envie, un peu. »

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Severus Snape

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MessageSujet: Re: (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness »   (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness » Icon_minitimeLun 16 Sep - 23:39





















 ❝ Fear of hapiness ❞
« Le paradis c’est l’enfer » ~




L’espace d’un court instant, je crus déceler au fond de ce regard azur une blessure secrète dont je n’avais encore jamais été témoin auparavant. Une fraction de seconde plus tard, cette ombre s’était évaporée, fantôme d’une confidence avortée. Je haussai les épaules avant de détourner de nouveau les yeux. Il y eut alors un bruit de verre brisé. Je sursautai. Lentement, je laissai mon regard sombre retracer le chemin du liquide couleur miel s’écoulant désormais sur le sol. Puis, je portai mon attention sur ce bras resté en suspens, tout comme mes questions. « Maladroite ? » me surpris-je à répéter dans un murmure si faible qu’il était presque impossible qu’il soit parvenu jusqu’aux oreilles de l’intéressée. Elle avait d’innombrables défauts, c’était certain. Mais celui-là n’en faisait pas partie. Une fois encore, je me refusais à la regarder en face. Non par lâcheté. Par pudeur. Je savais que mes propos avaient dû la bouleverser pour qu’elle perde à ce point le contrôle de ses émotions. Et je refusais d’être le témoin gêné de ce soudain accès de faiblesse. Par respect pour elle. Pour lui donner le temps de se ressaisir. Ce qu’elle fit avec un certain talent, comme à son habitude.

La Reine des Neiges. Ce surnom lui seyait comme un gant. Une énième énigme et un retour de bâton. Je connaissais ce mécanisme de défense sur le bout des doigts, désormais. J’avais beau m’y préparer, j’étais chaque fois battu. Touché, coulé. Je n’employais que très rarement l’insulte suprême si chère aux sorciers de sang pur, pour la bonne et simple raison que c’était elle qui m’avait privé d’une des seules personnes qui aient jamais compté à mes yeux. Je regrettais déjà amèrement mes paroles. Qui espérais-je convaincre ainsi ? Pas elle, manifestement. Défait, j’étais prêt à quitter le ring et à admettre mon échec lorsque l’improbable se produisit. Je ne m’étais pas attendu à de telles confidences. Le ton était juste, sincère. Peu à peu, le masque de glace se reconstituait sans toutefois parvenir à cacher à ma vue toutes ces blessures si nombreuses et profondément enfouies. Soudain, la princesse des glaces s’était muée en ce personnage de Racine s’époumonant sur les planches des théâtres moldus : « Et ne voyais-tu pas dans mes emportements – que mon cœur démentait ma bouche à tout moment ? ».

Je l’écoutai sans oser l’interrompre, de peur de briser ce lien de confiance qui s’était lentement tissé entre nous. Lorsqu’elle se pencha vers moi, j’esquissai un mouvement de recul. Pur instinct. Son baiser glacé vint tout de même caresser ma peau blafarde, un court instant. Choisir ? Quelle ironie. Je n’avais pas choisis. Pas choisis de naître d’un père moldu alcoolique et violent. Pas choisis de grandir parmi les cris et la violence, de pousser tant bien que mal comme une mauvaise herbe colportée par le vent. Pas choisis de voir le roi des prétentieux et ses trois bouffons me voler l’affection de celle que j’avais toujours aimée. Je n’avais fait que subir. Jusqu’à peu. Qu’enviait-elle, au juste ? De nouveau, je sentis chacun de mes muscles se raidir tandis que je me levais.

-J’ai déjà fait mon choix…, sifflai-je les dents serrés en tirant brusquement sur ma manche pour dévoiler à sa vue mon poignet gauche frappé de Sa marque. C’est trop tard, maintenant. Choisir…  Je soupirai. C’est renoncer.

Là-dessus, j’enfonçai furieusement mes mains dans mes poches, tel un enfant boudeur, avant de commencer à arpenter la pièce de long en large – ce qui n’était bien dur étant donné sa taille minuscule.

-Aimer normalement…,  répétai-je, laissant échapper un petit rire qui sonnait faux. Qu’entends-tu par-là, au juste ?  Je m’arrêtai. Il n’existe pas de bonne ou de mauvaise façon d’aimer.  Après une courte hésitation, je me décidai enfin à venir m’agenouiller de nouveau près de la Reine des Neiges pour encadrer son visage de mes mains que je laissai glisser lentement le long de son cou puis de ses épaules. Tous ces… « trucs »… Nouveau silence. Tu les ressens, toi aussi. Tu refuses juste de les laisser t’atteindre… te submerger.

Je soupirai avant de me lever de nouveau, frappant l’air de mon poing dans un geste rageur. A plusieurs reprises, j’ouvris la bouche mais aucun son n’en sortit. Enfin…

-Ils te veulent ! m’exclamai-je, beaucoup plus fort que je ne l’aurais voulu, pointant sur elle un index accusateur. C’est toi qui te refuse à eux. N’inverse pas les rôles ! Tu es sans cesse dans la retenue… le contrôle…  Nouveau silence. Nouveau soupir. Nouveau murmure. Mais j’admets que je t’admire aussi pour ça. Ils te croient forte. C’est sans doute mieux ainsi. Tu n’as besoin de personne, après tout, n’est-ce pas ?

Je la croyais forte, seulement. Car après tout, ne venait-elle pas de me prouver que cette force que je lui enviais n’était qu’une illusion ?





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Eden E. Nott

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Eden E. Nott

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MessageSujet: Re: (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness »   (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness » Icon_minitimeMar 17 Sep - 11:36



Fear of happiness.

(STANISLAW JERZY LEC) ✫ « Les anges ont eux aussi leurs diables, et les diables leurs anges. »
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La Marque des Ténèbres, ce serpent, ce crâne, ce tracé noir sur la peau. Que voulait-il te prouver en exhibant ce symbole obscur à ta vue ? Peut-être Evans en aurait-elle été choquée, mais toi ? Qu’est-ce qui te retenait, toi, d’adhérer à cela ? Qu’est-ce qui t’attachait à cette justice dans laquelle tu n’étais pas née ? Incapable de bouger, tu restais agenouillée quand il se mettait à bouger. Tu étais statue quand il s’agitait. Contrôle, incontrôle. Contrastes et oppositions s’étendaient entre vous, sans vous séparer pour autant. Tu ne lui en voulais pas. Comment lui en vouloir ? « Perdre la femme de ta vie… ? » Souffles-tu, en seule réponse. C’était cela, son choix ? L’ironie du sort qui faisait du sang-mêlé l’extrémiste et de la sang-pur la « vertueuse » ; bien grand mot quand on voyait l’étendue fort limitée de ta bonté, de ta douceur, de ta… générosité. « Tu sais ce que je crois… ? » Tes mains ne tremblaient plus mais ta position n’a pas changée. Insensible à cette agitation, comme toujours. Tristement invariable quand ne t’importait plus que la maîtrise de ton corps. « Que si nous sommes supérieurs, nous devrions être plus lucides sur la société. » Te mettais-tu en danger ? Un Mangemort convaincu t’aurait déjà arraché la langue, mais tu n’avais pas terminé ton discours, Severus saurait d’avance que ta réflexion serait plus poussée que ce simple constat. D’ailleurs, tu l’incluais. Tu venais de le mettre à ton niveau ; il était à tes yeux aussi pur que toi. Choquant ? Non. C’était ton ami, c’était un Serpentard. Tu refusais d’en faire un être inférieur. « Le sang doit être purifié, mais l’esprit vaut quelque chose. Les sang-de-bourbe intelligents devraient avoir le droit de vivre. Sous certaines conditions, évidemment. » Où voulais-tu en venir ? A sa chance. Si sa jolie Lily était sauvée, Potter éliminé par stupidité, plus aucun obstacle ne serait à déplorer. Tu discriminais la connerie, surtout, avant tout. Les Nott n’étaient pas réputés imbéciles et vous vous sentiez parfois supérieurs par votre culture. Finalement, il était des irréprochables purs qu’il vaudrait peut-être mieux ne pas garder. Préserver le meilleur des patrimoines passait, à tes yeux, par là. « Je déteste la stupidité, Severus. Je ne porte pas cette Marque parce que j’estime ne pas plus en être digne que la moitié des impurs qui foulent cette terre : que penserait le Maître d’une fidèle qui épargne volontiers les érudits ? » Oui, qu’en penserait-il ? Pauvre enfant naïve qui place sur l’autel de la tolérance les Serdaigles et autres futés. Tu n’étais pas de bleu et de bronze parce que ton ambition de surpasser ton père t’avait poussée au sacrifice.

Et puis cette discussion n’eut soudain plus le moindre intérêt. Tu avais beau mentir avec talent, cacher tes véritables pensées sous des couverts plus sombres, tu ne savais plus réagir au contact. Ses mains sur ta peau. Un frisson s’extirpe de ton silence émotionnel. Tu croises son regard avec surprise. Que fait-il ? Le cou. Si sensible. Une part de toi voudrait griffer, se débattre, mordre, quand l’autre se tait, savoure, s’indigne. Le débat ne cesse pas lorsque cette sorte de caresse s’éprend de tes épaules. Tu n’as pas esquissé le moindre mouvement. Tes billes claires parlent pour toi ; le cri de détresse muet de tes yeux n’est que le témoin de ton inaptitude sociale à réagir convenablement. « Arrête… » supplies-tu dans un murmure alors même qu’il se détache. Ton problème avec lui, c’est la confiance, cette affection tissée au fil des années. Sans cela, tu n’aurais rien éprouvé, et tu le sais. « Ils te veulent ! » s’exclame-t-il. Et tu restes ébahis, idiote face à cette remarque. « C’est toi qui te refuse à eux. N’inverse pas les rôles ! Tu es sans cesse dans la retenue… le contrôle… » « Je n’ai pas eu le choix ! » Et pour la première fois ta voix dépasse le niveau sonore mielleux habituel. C’est de la colère. Une autre question de choix. Tu te retrouves debout sans savoir pourquoi, ni comment. Tu lui fais face comme si un instant manquait dans le temps de ta mémoire. « Les Nott sont Occlumens, c’est une tradition ! Je suis l’aînée. On ne l’enseigne pas aux filles, on ne SAIT pas l’enseigner aux filles. J’aurais dû être l’héritier de cette foutue lignée, un garçon, un dominant ! » Vérité. C’est presque de la rage amère que traduit l’opposition entre ton masque de marbre et l’expression violente de tes iris opalins. « Les filles sont faibles. Nous sommes faibles. Il a fallut m’endurcir, tu comprends ? » Sa conception des familles pures en prenait-elle un coup ? Croyait-il que par ton statut tu avais été épargnée, au contraire de lui-même ? La violence n’était certes pas la même, mais des coups physiques à la destruction émotionnelle, y avait-il une grande marge ?

« Mais j’admets que je t’admire aussi pour ça. Ils te croient forte. C’est sans doute mieux ainsi. Tu n’as besoin de personne, après tout, n’est-ce pas ? » Le volcan s’éteint. L’incendie se retrouvait soufflé par les mots. Il avait ce don, de te calmer, comme ton écho en cet Enfer que, finalement, vous partagiez. « De personne ? » C’était cette impression, que tu donnais ? « De toi. » En toutes autres circonstances, les mots sembleraient extrêmement forts, dignes d’une courte déclaration de ces amours complexes. De toi, ce n’était que le murmure de l’amitié avouée. Tu ne connaissais pas le reste, pas les battements des cœurs désespérés. « De tous ces Mangemorts que je côtoie, tu es le seul à ne pas me presser, me juger. Tu ne t’es pas mis à exiger de moi cette Marque contre la continuité de ta présence. » Soupir. « Ni la Marque, ni autre chose de concret. C’est juste… simple, avec toi. »

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Severus Snape

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MessageSujet: Re: (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness »   (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness » Icon_minitimeMar 17 Sep - 15:10





















 ❝ Fear of hapiness ❞
« Le paradis c’est l’enfer » ~




Et puis, il y eut ce silence, de ceux qui engloutissent subitement le champ de bataille durant l’instant suivant la déflagration. Nouveau soupir. Je tournai les talons. Il ne me fallut guère plus de quelques enjambées pour atteindre l’extrémité opposée de la pièce, là où se trouvait l’unique fenêtre maculée de pluie. La sensation de la vitre glacée contre mon front mit fin au terrible mal de crâne que ce premier round m’avait infligé. Perdu dans mes pensées, je contemplai sans vraiment la voir la fine couche de buée qui, sous l’effet de mon souffle précipité, gagnait lentement du terrain dans sa conquête des carreaux poussiéreux. « De toi ». Je sentis mon estomac se contracter douloureusement tandis que je reprenais brusquement contact avec la réalité. Son amitié m’était précieuse et j’avais craint de l’avoir perdue en lui tenant tête de la sorte. Je choisis de ne pas répondre, préférant laisser le silence reprendre ses droits. Ses paroles tournaient en boucle dans ma tête, doublées d’un lointain écho qui les rendait partiellement inaudibles. Pour la première fois, le volcan en sommeil avait brisé la glace. Ma victoire était éclatante. Je n’avais pourtant pas le cœur à la fêter.

« Simple… » , répétai-je dans un vague murmure, sans pour autant me retourner. « Voilà qui me définit parfaitement. Simple. Banal. Insignifiant. C’était ainsi que me qualifiait mon ivrogne de père. Lui aussi voulait faire de moi un dominant. Lui aussi voulait m’endurcir. J’aurais donné cher pour qu’on m’enseigne l’Occlumencie. Il y a de ces souvenirs face auxquels j’aimerais bien fermer mon esprit. »

Coup de pied rageur dans le mur. Enième soupir. Bien décidé à ne rien offrir d’autre que mon dos à la vue de mon acolyte, je restai immobile. Pas question de la laisser entrevoir quelque fantôme dans mon regard. Je baissai les yeux sur mon poignet gauche mis à nu. Lentement, du bout des doigts, je redessinai les contours de cette ignoble tête de mort. Cela m’était égal qu’elle ne porte pas la marque. Je ne l’en aimais pas moins. Je ne cherchais pas à lui prouver quoique ce soit en l’exhibant devant elle. Encore moins à la convaincre. Ce tatouage avait quelque chose de rassurant. Il était le signe de mon appartenance à un groupe. Enfin, j’avais trouvé ma place.

« Tu es bien trop clémente. Les moldus ne m’ont apporté que souffrances et déceptions. A commencer par mon moldu de père. Si ma mère n’était pas tombée entre ses griffes, tous ces tourments lui auraient été épargnés. Et à moi aussi par la même occasion… » Un mince sourire tressaillit au coin de mes lèvres tandis que je me retournais enfin. Ma mère ne m’avait pas donné la vie. Elle me l’avait infligée. C’était ainsi que je voyais les choses. « Qu’importe que les sang-de-bourbes soient intelligents ou non. Le sang doit être purifié. Et tant pis si elle aussi doit mourir… Du moment qu’elle emporte Potter avec elle en le laissant se noyer dans son chagrin et sa bêtise. »

J’étais à peine conscient de l’aspect décousu de mon discours et du peu de sens qu’il revêtait. Il m’arrivait de me laisser submerger par cette forme de démence qui sommeillait en moi depuis si longtemps. Tout cela n’avait aucun sens, au fond. A plusieurs reprises, je m’étais retrouvé face à Lily, dans l’anonymat que me conférait mon masque. Jamais encore je n’avais eu le courage de lui jeter le moindre maléfice, et encore moins de la tuer. A cette pensée, j’éclatai d’un rire un brin effrayant. Puis, j’esquissai quelques pas en direction de mon petit coin de Paradis.

« Cela fait bien longtemps que tu n’es plus sous l’emprise de ta famille et que tu es libre de mener ta propre vie. Tu l’as déjà prouvé en refusant la Marque et le mariage. » Je marquai une pause. J’osai enfin soutenir son regard.  « Cette faiblesse qui sommeille en toi et dont je crois apercevoir les contours de temps à autres… » Sans trop savoir pourquoi, j’esquissai un geste tendre dans sa direction. « C’est ça que j’aime en toi. » A mi-parcours, mon bras retomba brusquement le long de mon corps. Je n'étais pas très doué pour les grandes démonstrations d'affection, y compris en matière d'amitié. De nouveau, je baissai les yeux. « Un jour, il faudra bien qu’elle sorte. » Ma voix n’était désormais plus qu’un vague murmure. « Ce jour-là, j’espère que je serai digne de ta confiance. »





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MessageSujet: Re: (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness »   (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness » Icon_minitimeMar 17 Sep - 16:47



Fear of happiness.

(STANISLAW JERZY LEC) ✫ « Les anges ont eux aussi leurs diables, et les diables leurs anges. »
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Tu n’étais décidément pas douée avec les mots. Simple. Quel qualificatif stupide ! Il n’était pas simple. C’était votre relation qui avait cette saveur de naturel si… un soupir s’extirpe d’entre tes lèvres et tu te replies dans un silence gêné. « J’aurais donné cher pour qu’on m’enseigne l’Occlumencie. » Tu te souviens, toi, des fois où tu t’étais effondrée sur le sol du grenier avec l’interdiction de pleurer sous le coup de l’épuisement. Peut-être ne pouviez-vous pas comprendre les douleurs de l’autres, trop différents dans votre enfance. « Je pourrais essayer. » souffles-tu, doucement. Tu te doutes qu’il ne relèvera pas, ou tu le penses, en tous cas. Tu es bien trop jeune pour enseigner quoi que ce soit. Tu es bien trop jeune pour… tout.

Les moldus, finalement, toujours eux. Il est amer, c’est normal. A sa place, sûrement réagirais-tu de même. Alors tu ne dis rien, tu l’observes. Cette allure sombre, renfermée. Ce regard noir, cette froideur. Une ombre. Tu détaillais malgré toi la Marque apposée sur son bras, comme on détaillerait un objet familier, trop vu, pourtant à peine découvert. Tu repensais au jeune garçon aidé par la jeune fille, ces enfants que vous étiez quand, la première fois, tu n’avais plus été capable de tolérer les agissements de Potter et sa bande. Jamais, cependant, tu n’étais allée à la confrontation, parce que ça n’était supposément pas ton tempérament. Tu avais l’impression que tout cela datait de bien trop longtemps, que vous l’aviez vécu dans une sorte d’autre vie. Formuler ta pensée t’était difficile, parce que tu voulais le préserver, le consoler, à la fois le bousculer, sans l’effrayer.

Son rire, effrayant pour quiconque, rassurant pour toi qui tolérais mal le silence trop pesant, s’éleva brièvement dans la pièce. Ses quelques pas ne faisaient que renforcer ton immobilité. La robe noire sur ta peau luisait à la faible lumière, de ce tissu précieux dont tu ne te cachais pas. Ton apparence n’avait pas de prix pour les tiens qui t’ornaient comme un bijou, comme pour attirer l’œil d’un prétendant. C’était sûrement cela. Tu te serais contentée de pas grand chose, toi, mais pour plaire, pour paraître, il te fallait simuler l’être. Elle te moulait jusqu’à la taille, s’évasait délicatement jusqu’à dissimuler tes longues jambes. Mariée noire, dirait un conte. A la différence que tu n’étais pas moche. Et qu’avec un peu de chance tu ne finirais pas par mourir dans un tonneau emplis de piques… ou quelques choses du style. Embrochée, quoi.

Il avorte à son tour un geste. Tu en devines l’intention. Pas de mouvement méfiant, pas avec lui. Tu te contentes de soutenir ce regard sombre, attentive. « Tu es bien optimiste de croire que je peux risquer l’extinction de ma lignée. On me mariera, sous Imperium s’il le faut. » Une pause, courte. « Si je n’ai pas déjà fui avec un vilain sang-mêlé. » Le ton se fait humoristique. Serais-tu taquine ? Un peu. L’œil malicieux. Il te fallait bien détendre l’atmosphère. Quant à ta faiblesse… tu baisses les yeux. Que dire ? Qu’avouer dans la limite du raisonnable ? Tu sembles réfléchir.

« Ma faiblesse est violente, Severus. Si elle sort entièrement, c’est morte, que tu me récupèreras. » Morte de chagrin, de honte, de frustration. Morte, froide, en paix. Loin de cette guerre et de ta solitude. Tu ne pouvais espérer de l’existence qu’un mariage arrangé, avec un sang-pur arriéré, des enfants dont tu ne veux pas, sans emploi pour t’occuper. Une Nott digne de ce nom, en sommes. Comprend-il combien tu te sens opprimée ? Sent-il que ton seul désir véritable est une mort convenable au milieu de toutes ces histoires ? Un Avada Kedavra à la volée, oui, ça t’irait. « Et t’as intérêt à être à mon enterrement. »

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MessageSujet: Re: (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness »   (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness » Icon_minitimeMar 17 Sep - 19:12





















 ❝ Fear of hapiness ❞
« Le paradis c’est l’enfer » ~




Morte… Morte… Morte. Sa voix résonnait dans ma tête, tel un lointain écho. Morte. Le temps était comme suspendu, les secondes s’écoulant avec une infinie lenteur, comme les derniers grains de sable coincés dans le sablier. Morte. Une désagréable sensation de bourdonnement dans les oreilles. Un vertige. Je détournai la tête, un peu trop brusquement sans doute. Il me fallut un certain temps pour retrouver un semblant d’équilibre. Lentement, je sentais la colère s’immiscer en moi comme un poison dans les veines. Ma vue brouillée se fixa alors sur la bouteille d’hydromel abandonnée sur le sol quelques instants plus tôt. Il y eut un nouveau bruit de verre brisé. Jamais l’expression « foudroyer du regard » n’avait trouvé si belle illustration. D’un geste furieux et rempli de détresse, je plaquais mes deux mains contre mes oreilles. Comment pouvait-elle dire de pareilles horreurs ? Comment pouvait-elle envisager de m’abandonner, moi qui avais déjà perdu ma mère, Lily, et tant d’autres choses encore ? Comment pouvait-elle afficher un tel détachement en lâchant une vérité si cruelle ? D’un geste rageur, je balayai les livres reposant sur l’unique étagère que comportant la pièce.

Surtout, ne pas la regarder. Surtout, ne pas répondre à ce que je vivais comme une provocation pure et simple. Je me laissai tomber à genoux devant le chaudron dans lequel mijotait le liquide qui avait enfin atteint la couleur argentée tant espérée. Les potions. Cet art qui ne supportait pas l’approximation, qui ne dépendait pas des autres, qui reposait uniquement sur mon talent. Et Merlin savait combien il était grand. Le seul domaine dans lequel j’excellais. Le seul ami qui ne m’avait jamais déçu. Encore quelques gouttes d’essence de belladone… Une… Deux… Trois… Parfait. Six tours dans le sens des aiguilles d’une montre. Trois en sens inverse. La potion devint automatiquement translucide. Je sortis de ma poche une petite fiole que je remplis du liquide. Mes mains tremblaient. Le verre tinta légèrement. Surtout, ne pas la regarder. Je me levai pour me diriger vers les innombrables bocaux entassés dans un coin de la pièce. Je choisis un crapaud. Le plus faible et le plus hideux. Une goutte. Deux. L’animal s’affaissa. J’éclatai de ce rire de savant fou enthousiasmé par sa découverte. J’abandonnai le cadavre à même le sol avant de refermer la fiole que je lui tendis, osant enfin soutenir son regard.

« Tu préfèrerais mourir plutôt qu’affronter cet Enfer avec moi ? Soit. Je peux t’y aider. Mais ne compte pas sur moi pour pleurer sur ta tombe. Je pardonne la faiblesse. Pas la déloyauté. »
« Snape ! »

Je fourrai furieusement le flacon dans sa main avant de tourner les talons, sans lui accorder le moindre regard, pour regagner la boutique où mon patron semblait avoir besoin de moi. D’aucun aurait jugé ma réaction excessive voire dangereuse. Mais je savais qu’elle ne boirait pas le poison. C’était ainsi entre nous. Nous ne nous épargnions rien. Seule l’intransigeance menait à la perfection, au génie. Et du génie, nous en avions, l’un comme l’autre. Peut-être était-ce cela qui nous faisait tant souffrir ? Cette supériorité, cette lucidité, cette conscience que nous avions de notre condition.

« Snape ! Comment se fait-il que nous n’ayons plus de venin d’Acromentula ?! Deux litres ont disparu aujourd’hui ! Tu sais combien ça vaut sur le marché noir ?! Tu n’es qu’un bon à rien ! Si tu passais moins de temps dans l’arrière-boutique… »

Mais je ne l’écoutais pas. J’étais soudainement horrifié par ce que je venais de faire. Aussitôt, je me ruai en direction de la petite porte donnant sur le réduit. Elle m’avait fait part de son désespoir. Elle avait accepté de se confier à moi. Et moi, je lui avais porté le coup fatal.

« Nott, je te préviens, si tu meurs, je… »




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Eden E. Nott

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MessageSujet: Re: (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness »   (SEVEDEN) ✗ « fear of happiness » Icon_minitimeMar 17 Sep - 20:21



Fear of happiness.

(STANISLAW JERZY LEC) ✫ « Les anges ont eux aussi leurs diables, et les diables leurs anges. »
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La délivrance, là, entre tes doigts. Et la solitude. La fiole. Il venait de t’offrir… ce que tu étais parfaitement incapable d’accomplir. Elève douée, tu n’avais pas de spécialité, tu savais réaliser pas mal de choses, mais tu n’inventais pas. Tu ne perfectionnais pas réellement non plus. Les poisons que tu avais tenté de confectionner s’étaient tous avérés dotés d’une faculté à faire souffrir impressionnante. Des heures d’agonie. Et lui avait posé quelques gouttes à peine pour une mort instantanée. Tu n’écoutais pas plus les sons qui t’entouraient que la conversation, les remontrances. Rien ne comptait plus que cette perspective de tranquillité. Il t’abandonnait à la mort. Il te léguait à cette maîtresse obscure que tous redoutaient terriblement… sauf toi. Tu la désirais ardemment, y aspirait sans trouver le courage, les moyens de t’en emparer. Et là… là… tes doigts glissèrent le long de l’objet, l’ouvrant dans un geste délicat. Si tes lèvres n’embrassaient plus rien depuis approximativement quarte ans, tu ne semblais pas rechigner à l’idée d’embrasser les contours de verre. A peine un baiser suffirait sans doute.. à peine…

« Nott, je te préviens, si tu meurs, je… » A nouveau, un geste avorté. Tu la tenais entre l’index et le pouce, délicate. A quelques secondes, minutes près…  un soupir. « Tu quoi… ? » Le miel de ton timbre est teinté d’un tremblement à peine perceptible. La gorge nouée, tu retiens les émotions qui te submergent. Tu gères mieux l’abandon quand il est effectif. Tu gères mieux quand personne ne revient, parce que tu n’as rien à cacher aux murs des pièces. Là, tu n’es plus du tout de marbre. Tu avais tombé le masque, persuadée qu’il n’accepterait pas la triste vérité sur ta personne. Tu t’étais confortée dans l’idée qu’il n’avait pas besoin d’une faible fille comme toi et qu’après tout, tu pouvais t’accorder le répit. Il n’était réellement pas si dur de ne rien ressentir, la plupart du temps, sauf dans ces instants où le cœur veut reprendre ses droits, où l’esprit désire fonctionner de façon normale, et où c’est impossible car une présence autre oblige au contrôle.

« Le Maître comblerait mille fois mon absence en t’offrant de quoi t’occuper l’esprit. » Tu l’appelais ainsi, avec ce naturel qui soulignait malgré toi que tu venais d’une lignée ayant prêté allégeance à sa cause. Finalement, tu lui rends la fiole, vive. « Ne me laisse pas trouver la formule, Severus. Tu sais que si je ne suis pas âme d’inventeur, je ne sais que trop bien analyser et reproduire. » Méthodique, tu avais ce talent incontestable pour percevoir les nuances qui faisaient la différence, l’efficacité d’une potion. Tu partais du résultat pour remonter à la source, trop simplement. En réalité, tout ce qu’il te manquait se résumait à ce naturel envolé, celui-là même qui s’avérait nécessaire à l’imagination, au rêve. Tu te contrôlais tant que tu finissais par t’en brider dans certains domaines dont celui-ci, où Snape excellait.

Fatiguée de te battre contre ton fort intérieur, tu vins récupérer la baguette que tu avais laissée sur le sol, près du chaudron. Démarche gracieuse et regard mélancolique. Figure romantique. Tu te plaignais d’une existence qui te semblait interminable, tu vivais pour une cause floue, et au fond, ton grand malheur, c’était d’être femme. « Pourquoi tu bosses ici… ? » Question légitime. Il te paraissait impensable qu’il se complaise dans ce… truc. Et ne te venait pas à l’esprit qu’on ne lui ouvrait peut-être pas toutes les portes en prononçant son nom. « Ton patron a l’air insupportable et inutile. Tu vaux mieux que ça. » Par la même, tu détournais la conversation, habile. La baguette glissée à la ceinture fine qui ornait ta taille, tu croisais enfin son regard. « Tu pourrais venir, parfois, au manoir. » Une invitation ? Pourquoi ? Parce que tu l’appréciais. Parce que t’avais juste plus envie de le voir aussi seul que toi. Le manoir valait mille fois ce taudis, pour réaliser des potions. A défaut, tu songeais à arracher la langue du propriétaire histoire d’offrir une opportunité à ton protégé… ça n’était cependant pas Ordre du Phénix, comme pensée.


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