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 You're poison running through my veins... [Lily]

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Severus Snape

once i've been hurt, now i'm scared
Severus Snape

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MessageSujet: You're poison running through my veins... [Lily]   You're poison running through my veins... [Lily] Icon_minitimeMar 12 Mar - 21:04

You're poison running through my veins
You're poison, I don't want to break these chains.


-Cache-le ici pour la nuit ! Et débrouille-toi pour qu’il vive ! Je reviendrai demain, à l’aube, quand les choses se sont seront tassées. D’ici là…
-Tu ne peux pas le laisser ici, je vais avoir des problèmes ! Et quoiqu’il en soit, ses plaies sont bien trop profondes, je ne peux rien faire pour lui.

Médicomage malgré moi, je me penchai sur les blessures putrides et sanguinolentes de mon patient d’infortune, en prenant soin de retenir ma respiration en raison de l’odeur nauséabonde qui se propageait dans la pièce. Trop occupé à confirmer mon diagnostique – mort certaine d’ici quelques heures et ce dans d’atroces souffrances – je ne vis pas la baguette fendre l’air. A en juger par la douleur, l’entaille devait être profonde, une sensation bientôt confirmée par le goût de mon propre sang s’écoulant jusqu’à mes lèvres.

-Aurais-tu changé d’allégeance ? Je te conseille de te mettre au travail, et vite.

La porte claqua. Enfin seul. Quoique… pas tout à fait. Enfin seuls. Moi, et le « presque cadavre » - que dis-je ? Les quelques lambeaux de chair restant. Je risquai un coup d’œil par-dessus mon épaule, hésitai puis retirai le masque en forme de crâne qui cachait à ma vue le visage de mon « patient ». La jeunesse de ses traits me frappa. A en juger par son aspect juvénile, ce garçon était plus jeune que moi. Sans doute venait-il tout juste de sortir de Poudlard. Son poignet gauche, encore nu, me confirma que la mission à laquelle il était sur le point de succomber était sans doute sa toute première, une sorte de rite d’initiation. Un coup d’œil à mon propre bras suffit à apaiser l’angoisse qui me tenaillait le ventre. Elle était bien là, plus noire et brillante que jamais. Cette tête de mort était bien plus qu’un symbole à mes yeux. Elle était la pièce manquante du puzzle, la pièce maîtresse sans laquelle je n’étais rien, ou si peu. Oh, bien sûr, les autres n’avaient que du mépris pour moi. Mais les choses changeraient bientôt, lorsque j’aurais eu l’occasion de prouver ma fidélité au Seigneur des Ténèbres. En dehors du groupe, je n’étais rien. Rien d’autre que le fils d’un moldu alcoolique et violent. Mais auprès d’eux, mon existence prenait enfin tout son sens. Et ma mission, ce soir, était de sauver la vie de ce pauvre garçon. Rien qui ne fût dans mes cordes.

D’un coup de baguette magique, je soulevai le corps de mon invité qui retomba mollement sur le vieux matelas qui me servait de lit, posé à même le sol. La pièce, sale et délabré, était une annexe de la boutique dans laquelle je travaillais depuis deux ans déjà. Le propriétaire avait accepté de m’y loger et je ne m’en plaignais pas. Une porte seulement me séparait de la réserve du magasin dans laquelle je fis irruption. Je m’emparai d’un vieux sac de toile dans lequel je jetai négligemment quelques ingrédients : racines d’asphodèle, orties, napel, dards de Billywyg et autres douceurs. Ce petit jeu durait depuis plusieurs mois déjà : j’assurais des livraisons régulières à l’hôpital Sainte-Mangouste ce qui me donnait accès à la réserve dans laquelle je pouvais voler les potions et onguents qu’il m’était impossible de préparer seul. Pour le reste, mon seul talent en matière de mixtures magiques suffisait à revigorer les rangs des mangemorts qui, contrairement aux partisans de Dumbledore, ne pouvaient se payer le luxe d’une visite hebdomadaire à l’hôpital des sorciers.

Emmitouflé dans une longue cape, je quittai la boutique pour rejoindre Sainte-Mangouste à pied. Le froid mordant n’était pas seulement lié au mois de décembre. Il n’était pas rare de croiser des détraqueurs en plein cœur de Londres à cette heure de la nuit. Aussi ne fus-je pas mécontent de pénétrer dans l’enceinte de l’hôpital où il faisait bien meilleur. Mes fréquentes visites m’avaient permis de connaître le lieu comme ma poche. Aussi me dirigeai-je immédiatement vers l’ascenseur pour rejoindre le niveau trois, celui des empoisonnements par potions et plantes. Non sans une certaine anxiété, je m’avançai vers la sorcière qui se trouvait à l’accueil.

-Bonsoir. Je m’appelle Severus Snape, je travaille pour l’apothicaire du Chemin de Traverse et je viens approvisionner votre réserve.
-A cette heure-ci ? interrogea mon interlocutrice qui sembla se méfier.
-Les patients n’attendent pas ! rétorquai-je avec un sourire hypocrite.

Au contact des mangemorts, j’étais passé maître en l’art de la tromperie et de la dissimulation. Serait-ce suffisant cette fois-ci ? Fort heureusement pour moi, un guérisseur-en-chef sortit de la pièce voisine et appela la sorcière partit le rejoindre. Je profitai de cet instant pour remonter le couloir d’un pas énergique et m’engouffrer dans la réserve d’ingrédients que je refermai derrière moi. Là, je pris un instant pour reprendre mon souffle avant de commencer à parcourir du regard les étagères que j’éclairai de ma baguette. Les blessures du garçon étaient bien trop profondes pour qu’une simple potion suffise à les guérir. Ou du moins s’agissait-il d’une potion qui n’était pas – encore – à ma portée. Non, il me fallait plutôt l’un de ces onguents préparés par les médicomages. Restait à le trouver rapidement. Après tout, je n’étais là que pour déposer des ingrédients, une présence trop longue aurait attiré les soupçons sur moi et c’en était fini de mon alibi. Lorsque j’aperçus enfin le graal, la porte s’ouvrit. Pris de panique, je glissai de l’escabeau sur lequel j’étais monté en entraînant avec moi nombre de bocaux qui se brisèrent sur le sol.

Ma chute raviva la douleur que j’avais ressentie sur ma joue une petite heure auparavant. En passant une main sur mon visage, je constatai que la plaie s’était rouverte. Cependant, je n’avais pas le temps de m’en inquiéter. Paniqué, je trouvai néanmoins le courage de me relever pour me jeter sur l’intrus(e) que je poussai violemment vers le sol avant de claquer la porte. Ce n’est qu’en pointant la baguette dans sa direction que je la reconnus.

-L… Lily ? bafouillai-je, estomaqué.
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Lily Evans


Lily Evans

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MessageSujet: Re: You're poison running through my veins... [Lily]   You're poison running through my veins... [Lily] Icon_minitimeMer 13 Mar - 17:56

'You're poison running through my veins...'
Severus Snape and Lily Evans

    Le froid de Décembre était bel et bien présent dans le petit quartier résidentiel où je m'étais installée depuis maintenant près de deux mois. Un joli appartement, assez spacieux, mais ne pouvant contenir qu'une seule personne pour être réellement bien logé. De plus, il se trouvait dans la partie moldue de la capitale anglaise. C'était tout ce qu'il me fallait, j'adorais mes origines moldues et je me battais pour que celles-ci soient reconnues lors de cette guerre. J'avais toujours vécue avec elles, c'était comme ça. Mes parents étaient des moldus, ma soeur était une moldue, même mes grands-parents, aussi bien maternels que paternels, n'avaient rien de magique. J'étais la seule, dans la famille et même dans le proche entourage des Evans à être doté de ce que certains pourraient appeler un don. Personnellement, je ne pense pas qu'avoir une quelconque capacité magique soit un don, ou alors, elle est aussi bien une malédiction. Le monde n'était pas tout rose, personne n'était épargné, par les guerres, les différents politiques et territoriaux : il suffisait qu'une personne se revendique, elle, et son statut du sang, supérieure, pour que la communauté sorcière s'affole et que le pays soit mis sens dessus-dessous. La magie influençait tout le monde : aussi bien les sorciers que les moldus même si ces derniers ne le voyaient pas.
    Mais il existait aussi une autre partie de ce monde, que bon nombre de gens pourraient qualifier de fantastique. Une partie où l'homme et la magie ne faisaient plus qu'un, pour le plus grand bonheur de tous. Une partie où se passait des matchs de Quiddich toutes les heures, des ventes de baguettes magiques chaque minute, des commandes de Bierraubeurre quasi systématique. Une partie du monde de la magie où se trouvait la célébrissime école de sorcellerie Poudlard. L'école où tous les enfants magiques d'Angleterre se retrouvaient pour apprendre à maîtriser leurs pouvoirs, leur culture, leur nouvelle vie. Cette école, regroupe les plus beaux moments de ma vie, j'y ai faits la rencontre de gens exceptionnels, de sorciers dont je suis tombée amoureuse, j'y ai appris le courage, la sincérité, ainsi qu'un peu d'amour, mais le plus important de tous, le pardon.
    Poudlard m'avait apporté bien plus que des diplômes, il m'avait apporté une vie que je qualifierais de meilleure.

    Cela faisait trois ans maintenant que j'avais quitté l'école, et tout avait bien changé depuis. Le pays en guerre, je ne bénéficiais plus de la protection que nous offrait le château. Je n'avais aussi plus le droit à l'erreur, dehors, tout était plus dangereux mais surtout plus vrai. Au fur et à mesure du temps, je m'y étais habituée.
    Dès ma sortie du château, je décidai de poursuivre des études de Médicomage, études qui me paraissaient primordiales pour tout le reste. En effet, j'avais décidé -contre l'avis de mes proches et surtout celui de mon petit ami James- de me lancer à corps perdu dans cette guerre et de rejoindre l'Ordre qui m'avait déjà sollicité deux ou trois fois. Je n'aimais pas la guerre, loin de là, mais rester regarder notre monde s'écrouler n'était pas dans mes habitudes, malgré tous les risques que cela comportait, j'avais décidé de me battre contre celui qu'on appelait maintenant : "Le seigneur des Ténèbres'", et ça, jusqu'à la toute fin.

    "Il va falloir que j'aille travailler" dis-je d'une voix lasse en embrassant le torse nu de celui qui partageait maintenant ma vie.
    Cela faisait déjà quelques jours que James et moi n'avions réussi à nous qu'en coups de vent, au plus grand agacement de celui-ci qui désirait profiter plus que tout de sa 'Lily-Jolie'. Je l'avais donc invité à venir passer la soirée chez moi, ayant totalement oublié mes obligations.
    "N'y vas pas ! Vu l'heure qu'il est, je suis sûre qu'ils ne remarqueront même pas ton absence". me répondit-il dans un murmure en embrassant mon cou nu.
    Lui caressant les cheveux, je le regardais d'un air absent. Je n'avais pas envie de sortir du lit, je n'avais pas envie de le quitter, pas encore. Mais en pesant le pour et le contre, je me rendis vite compte, que je ne pouvais pas être insouciante, pas maintenant. Si quelqu'un arrivait à l'hôpital blessé par un Mangemort, et qu'il mourrait car il n'y avait pas assez de personnels pour l'aider, je ne m'en remettrais pas. Ma place était là-bas. James pourrait bien attendre quelques heures.
    Je l'embrassai une dernière fois avant de sortir du lit, faisant la sourde oreille face à ses protestations. Je me dirigeai alors tranquillement vers la salle de bain, habillée de simples sous-vêtements que j'avais laissés par terre. Je souriais, je savais qu'il m'épiait.
    Une fois totalement prête, je sortis de la chambre et embrassai mon promis qui s'était lancé dans une lecture d'un livre moldu : 'L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux'. Attendrie par ce spectacle, je contemplai James pendant quelques minutes avant de comprendre son petit jeu. Je souris alors et lui glissa un petit "Raté" dans le creux de l'oreille avant de mettre ma longue cape bleue foncée, accrochée sur le porte-manteau et de sortir de la maison en transplanant.

    Arrivée à l'entrée de l'hôpital St Mangouste qui se situait dans le Londres sorcier, j'ouvris la porte en vitesse, le froid me congelant sur place. Une fois dans le grand hall, chauffé à l'aide de la magie, je tentai de me réchauffer en frottant l'une contre l'autre, mes pauvres mains rougies. A l'aide de ma baguette, je retirai la neige restée collée à ma cape et me dirigeai vers l'ascenseur pour rejoindre le service où j'avais été envoyé pour la nuit : celui des empoisonnements par potions et plantes. C'était un des services de l'hôpital que je préférais car il nous apportaient énormément de connaissances sur les plus dangereuses potions qui existaient dans le monde des sorciers, chose que je trouvais littéralement passionnante. Arrivée à destination, je sortis de l'ascenseur en tenue de travail -j'étais déjà habillée quand je quittai mon domicile. La jeune sorcière de l’accueil, Melinda, avec qui je m'entendais particulièrement bien, vient à ma rencontre.
    "Je ne savais pas que tu travaillais ce soir, j'aurais pensé qu'ils t'auraient donné quelques jours après ce qui s'est passé la dernière fois".
    Je souriais, comme pour lui dire que tout allait bien. Des patients agressifs, ils en existaient des tas, j'étais juste tombé sur un fanatique du sang...encore.
    "En faite continua Melinda Une espèce de jeune homme, et arrivé il y a déjà quelques minutes et m'a dit qu'il travaillait pour l'apothicaire du chemin de traverse et qu'il venait réapprovisionner la réserve".
    J'arquai un sourcil, il n'était pas commun de voir quelqu'un d'extérieur à St Mangouste, réapprovisionner la réserve à une heure aussi tardive. Perplexe en ces temps troubles, je décidai d'aller vérifier.

    Je me dirigeai alors vers la réserve, et au moment même où j'ouvris la grande porte d'ordinaire sécurisée par bon nombre de sortilèges, j'entendis un énorme vacarme à l'intérieur de la grande pièce. Des dizaines de bocaux tous plus rares les uns que les autres tombèrent sur le sol et se brisèrent en mille morceaux. Le jeune homme dont l'hôtesse d'accueil avait parlé tomba de l'escabeau sur lequel il était monté. A terre, il se releva bien vite à mon goût et prit de panique, m'attaqua.
    Ma tête tapa le sol froid et dur de la réserve dans un bruit mat, je portais ma main droite à la blessure sanguinolente. L'agresseur quant à lui, ferma consciencieusement la porte.
    Je prie alors ma baguette magique et tentai de la cacher dans mon dos, tandis que le jeune homme pointait la sienne dans ma direction. Quand nous nous reconnûmes mutuellement.
    "L...Lily" bafouilla-t-il estomaqué tandis que j'essayais en vain de me relever.
    "Abaisse immédiatement ta baguette Severus." fis-je d'une voix dure qui ne me ressemblait pas.
    Je le regardais droit dans les yeux, d'un air de défi.


Dernière édition par Lily Evans le Ven 26 Avr - 15:40, édité 1 fois
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Severus Snape

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MessageSujet: Re: You're poison running through my veins... [Lily]   You're poison running through my veins... [Lily] Icon_minitimeLun 18 Mar - 22:16

The tears are filling up their glasses
No expression, no expression…
Hide my head I want to drown my sorrow
No tomorrow, no tomorrow…
Mad world.


Le ton qu’employa Lily pour s’adresser à moi me fit l’effet d’une gifle. Je croyais presque sentir de petits picotements caractéristiques me brûler la joue. Ou peut-être était-ce dû à ma coupure qui s’était rouverte après ma chute ? Sans toutefois quitter la jeune femme des yeux, j’essuyai, d’un simple revers de ma manche, les quelques gouttes gouttes de sang qui perlaient sur mon visage cadavérique. Quiconque m’avait connu durant mes années d’études à Poudlard n’aurait pas été alarmé par la pâleur de mon front ou pas l’aspect miteux de ma robe de sorcier. Pourtant, en l’espace de trois ans j’avais franchi un nouveau cap en la matière qui m’éloignait un peu plus de ma condition humaine pour me ramener à l’état d’inferi – ou de chauve-souris, au choix. La faute à ces dures journées de labeur dans la poussière de la réserve de l’apothicaire et à ces longues nuits de combats interminables, mon visage était plus fermé, mes traits plus tirés et mes yeux plus violacés que jamais. En observant Lily avec davantage d’attention, je constatai qu’elle non plus ne semblait pas en très grande forme. Cette guerre nous tuerait de peur et de fatigue à défaut d’autre chose. Ce monde était définitivement fou.

Cet accès de sollicitude envers celle qui, quelques minutes auparavant, fut ma victime me permit de remarquer les dégâts que mon impulsivité avait causé. En tombant au sol, Lily s’était manifestement blessée à en juger par le sang qui s’écoulait sur sa tempe et maintenant sur ses doigts qui comprimaient la blessure. Le visage toujours fermé et le regard encore menaçant, je m’avançai vers elle, lentement, sans toutefois abaisser ma baguette. Celle-ci restait résolument pointée sur Lily jusqu’à toucher son front lorsque je fus suffisamment près d’elle. Toujours avec cette infinie lenteur, je m’accroupis près de celle qui fut autrefois ma meilleure amie et fermai les yeux un instant, comme pour mieux me concentrer et prendre ainsi la bonne décision.

-Je n’ai pas d’ordre à recevoir de toi. Nous ne sommes plus à Poudlard, tu n’es plus la petite miss parfaite, Préfète-en-Chef et donneuse de leçons et je ne suis plus ce garçon chétif et craintif que ton petit-ami se faisait une joie d’humilier publiquement. Cette époque est révolue. Les rapports se sont inversés. Je n’ai plus d’ordre à recevoir de toi.

Je m’étais exprimé très lentement, veillant bien à détacher chaque syllabe comme pour donner plus de poids à chacun de mes mots. Ces trois années passées au service du Seigneur des Ténèbres m’avaient fait gagner un certain aplomb dont je ne disposais pas la dernière fois que Lily et moi avions eu une vraie conversation – il y a fort longtemps. Ce que je disais-là était vrai. Nous n’étions plus des enfants et c’était comme si plusieurs millénaires s’étaient écoulés depuis cette époque. Et pourtant… Pourtant, malgré tout ce que je venais de lui dire avec la froideur la plus totale, j’aurais donné tout ce qui était en ma possession à Gringotts – bien peu de choses à vrai dire – pour redevenir, un instant, un tout petit instant, ce garçon craintif et chétif pour qu’elle me prenne dans ses bras. Ce trouble transparaissait-il dans mon regard ?

-Tergeo.

Un simple murmure. Je réalisai alors que cela faisait plusieurs dizaines de secondes que je fixai Lily, ma baguette pointée sur sa tempe. Avait-elle eu peur ? Avait-elle cru que j’allais la tuer ? Si seulement elle savait… Si elle se doutait de ce feu qui brûlait au fond de moi et que j’avais pourtant tout fait pour éteindre… ! Le sang avait totalement disparu, la blessure commençait à se refermer. Satisfait, je me penchai encore davantage vers Lily, ma joue frôlant la sienne tandis que son parfum, celui qui hantait mes nuits, me brûlait doucement la gorge. C’est alors que ma main se referma sur la sienne, fermement. Je m’emparai de sa baguette. En dépit de tout l’amour que j’éprouvais encore pour elle, je n’avais pas confiance. Je n’avais plus confiance. Je me relevai, les deux baguettes serrées dans la main tandis que j’observai Lily de haut, désormais.

-Comment te sens-tu ? Qu’est-ce que ça te fait de ne plus rien contrôler, de ne plus maîtriser ton propre destin toi qui, d’ordinaire, te montre tellement méthodique, tellement organisée, tellement… prévisible ? Qu’est-ce que ça fait d’en être remis à la pitié et à la bonté des autres ? Bienvenue dans mon monde.

Je marquai une pause et écartai les bras, comme pour joindre le geste à la parole. Puis, j’éclatai d’un rire qui sonna faux, d’un rire amer…

-Tu te souviens, Lily ? Tu te souviens de ces longues discussions dans le square de l’impasse du Tisseur ? Tu pleurais parce que ta sœur te traitait de « monstre », tu ne comprenais pas, tu voulais qu’on t’accepte, qu’on te reconnaisse, qu’on t’aime. Eh bien moi aussi, j’en avais assez d’être rejeté, par toi en tête. Je voulais devenir quelqu’un d’important, de puissant ; je voulais écraser les autres, comme le faisait Potter et ses amis que tu vénères tant et j’ai réussi !

Je remontais ma manche pour dévoiler la marque des ténèbres. Je soupirai.

-Mais rien venant de moi n’a jamais été assez bien à tes yeux. A tes amis maraudeurs, tu pardonnes tout. Tandis qu’à moi…
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MessageSujet: Re: You're poison running through my veins... [Lily]   You're poison running through my veins... [Lily] Icon_minitimeVen 26 Avr - 17:58

'You're poison running through my veins...'
Severus Snape and Lily Evans
Spoiler:

    On dit que le passé forge le futur, qu'il revient toujours vers nous malgré nos efforts pour l'enfouir. Que ce soit en souvenirs ou en os, aucun de nous n'y échappe. On dit aussi qu'il ne faut jamais avoir honte de son passé. Ce n'était pas mon cas, je n'en avais pas honte, je le craignais plus qu'autre chose, je craignais que mes sentiments ne me submergent comme la dernière fois où je l'ai vu. Cet homme qui hier encore était mon meilleur ami, la personne pour qui j'aurais donné ma vie, n'était aujourd'hui rien de plus qu'un étranger. Dans son visage d'une pâleur incroyable, il n'y avait plus que de la haine, de la haine à mon égard. Ses yeux noirs me fusillaient, ses yeux que j'aimais tant regarder jadis. Son regard était dur, fermé, différent de celui que j'avais pu connaître auparavant, il me pinça le cœur. Le Severus Snape qui se tenait devant moi, n'était plus l'homme que j'avais secrètement aimé, il en était même devenu l'opposé.

    Je regrettai immédiatement le ton que j'avais employé avec mon ancien meilleur ami. Je ne l'avais pas contrôlé, il était apparu tout seul, mais ce n'était pas de cette façon que j'aurais voulue reprendre le contact avec lui. Décidément, il avait fait de l'effet sur l'ex Serpentard, je remarquai qu'il était troublé, je le connaissais assez bien pour savoir qu'il n'allait pas très bien. Cela ne fit qu'accentuer mes regrets. Était-ce de ma faute ?
    Mon cœur battant à cent à l'heure, j'essayai de paraître la plus calme possible, mais le fait de me retrouver dans la même pièce que lui me faisait paniquer. Essayant de reprendre un rythme cardiaque normal, je comprimais ma blessure qui continuait inlassablement de saigner. Severus le remarqua. Le visage toujours fermé et quelque peu menaçant, il s'approcha de moi, ce qui fit augmenter mon stress de plus belle. Je le regardai dans les yeux, essayant de paraître la plus sereine possible, je ne voulais pas me trahir. Je me mis alors à penser instinctivement au cours de Maugrey. Merci à l'Ordre.
    Quand il arriva à ma hauteur, j'avais déjà repris mon calme. Severus se baissa, sa baguette toujours pointé dans ma direction, je me demandai pendant un court instant de folie s'il voulait me tuer ou bien s'il avait peur de moi. Je ne le quittai pas des yeux. Le défiant presque, j'étais résolue à ne pas perdre.
    Dans une lenteur infinie, l'homme que j'avais autrefois aimé, se baissa encore plus, jusqu'à ce que sa baguette touche mon front. J'essayai de ne pas perdre mon sang-froid. Respirant le plus calmement possible, je le vis fermer les yeux, il pensait.
    Pendant quelques secondes, je fermai à mon tour les yeux et pensai à lui, à nous, à James. Je me demandai ce qu'il ferait s'il savait avec qui j'étais et dans qu'elle posture j'étais à ce moment précis. Il m'avait demandé de rester avec lui. Je regrettai de ne pas l'avoir écouté. Il avait raison, il avait toujours raison.

    Soudain, Severus s'exprima pour la seconde fois depuis qu'il m'avait revu. Mais à l'instar de son ancien étonnement, il semblait avoir repris ses esprits et surtout le contrôle de ses émotions, puisqu'il me parla d'une voix calme mais surtout très lente, cette lenteur qui hérissa tous mes poils.
    Ses paroles me firent presque sursauter. Je n'étais pas habituée à l'entendre parler de moi de cette façon. Étaient-ce vraiment ce qu'il pensait ? Si c'était le cas, je me demandais depuis combien de temps, ce garçon que j'avais considéré pendant toute mon enfance comme le meilleur, c'était joué de moi. Ses paroles étaient dures, elles me firent mal. À chacune d'entre elles, j'avais l'horrible impression que l'on me poignardait le cœur. Il avait changé c'était indéniable. Mais ce changement signait-il la fin de toutes espérances ?
    Je fus surprise qu'il soigne ma blessure, y avait-il toujours de l'espoir pour nous ? Je ne pouvais pas me résoudre à ne plus y croire. Il me fixa, je fis de même, un long silence s'installa. J'essayai de le décrypter, je pense qu'il faisait de même. Que croyait-il de moi ? Ma blessure complètement refermée, il s'approcha encore plus de moi, sa joue frôlant la mienne. Cela me fit un bien fou, jusqu'à que les mots 'Sang de bourbe' résonnent une nouvelle fois dans ma tête. Cela me dégoûta. Le visage de James apparu alors, et j'eus envie de repousser Severus de toutes mes forces, mais le jeune homme était déjà parti. Ma baguette dans sa main. Je n'avais pas peur d'être ainsi désarmée face à lui, désormais, je savais qu'il ne me ferait aucun mal, il n'en aurait pas le courage.

    Il continua de parler, je l'écoutai d'une oreille attentive, j'essayai de comprendre le message qu'il voulait me faire passer. Mes émotions quant à elles variaient entre la peur, la haine et la fureur. Ce qu'il me disait paraissaient faux. Sa colère n'était pas que pour moi, elle concernait aussi mon petit ami. En fin de compte, était-il enragé du simple fait que je sois la petite amie de l'homme qu'il détestait ?
    Il rigola d'un rire faux, un rire que je n'avais que trop l'habitude d'entendre, mais pas de sa bouche : un rire de Mangemort. Il souleva alors sa manche droite et je l'a vis, vive et claire, elle me fit perdre tous mes repères.
    Je me levai d'un bond.

    "Alors voilà, tu as réussi, tu en es devenu un. Tu as raison... Severus, tu n'es plus le petit garçon avec qui j'aimais m'amuser, pour qui j'aurais donné ma vie. J'étais prête à te défendre contre n'importe qui. Je t'ai toujours défendu contre n'importe qui ! Mais, tu avais d'autres ambitions, des ambitions auxquelles je n’adhérerais jamais ! Je t'aimais Severus, je t'aimais vraiment, mais tu es perdu. J'ai essayé, au combien de fois, de te pardonner, mais tu avais déjà changé. J'étais amoureuse de toi, mais toi, tu n'y voyais rien, tu n'as réussi qu'à détruire tout ce que je pouvais aimer chez toi. Je t'aurais pardonné Severus, si le garçon que je connaissais n'était pas mort ce jour-là."

    Les larmes me submergèrent. N'arrivant pas à mettre ma fierté de côté, je me retournai et pleurai pendant quelques secondes en silence puis me retourna de nouveau vers Severus une fois le contrôle repris. Je le fusillai de mes yeux à présent rouges. Je m'approchai de lui, très près, trop près même. Je le testais. Comme il l'avait fait pour moi, je repris doucement ma baguette et prononçai la formule qui soigna sa blessure. Était-il déstabilisé ? C'est ce que j'espérais.

    "Tu n'auras jamais le dessus sur moi Severus Snape, pour la simple et bonne raison que tu n'es pas capable de me faire plus de mal que tu ne m'en n'as déjà fait. Je suis un point faible pour toi, je m'en rends compte à présent. Tout à l'heure, j'étais désarmée, tu aurais pu m'attaquer, mais tu ne l'as pas fait. Tes actions contredisent tes paroles, tu tiens encore à moi, je le vois. Je te connais assez bien pour ça.". J'arrêtai de murmurer dans son oreille et reculai de quelques pas pour pouvoir l'observer convenablement. Je repris d'une voix forte.

    "Tu m'en veux parce que j'ai choisi James, mais n'est-ce pas toi qui m'as poussé dans ses bras ?! Les maraudeurs, James, n'es-tu donc pas capable de me parler d'autre chose ? Est-ce la seule chose qui compte dans ta vie ? Montrer ta "supériorité'. Si c'est le cas, voila pourquoi ce sera toujours lui. Peu importe, ce que tu feras."

    Je m'arrêtai un instant et repris d'une voix moqueuse.

    "Voilà donc à quoi se résume ta vie à présent : être un des toutous de Voldemort, et j'en suis sûre, même pas le plus reconnu. En fait, James avait peut-être raison : tu ne seras toujours qu'une mauviette."

    Je voulais l'énerver, voir sa réaction, voir s'il pouvait enfin montrer de quoi il était capable pour moi.
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